1ère partie
C'est miraculeux !, l'intraveineuse que m'a faite le Docteur hier soir a réglé tous mes problèmes. Je ne souffre plus d'aucun symptôme. Du coup, à 6 heures du matin, je traverse la rue pour aller sur la place des Armes (notre hôtel est situé en bordure) téléphoner depuis une cabine publique à mes enfants. Je me sens juste un peu flagada parce que je n'ai pratiquement rien mangé depuis 3 jours. Aussi je me jette comme une affamée sur le petit déjeuner. Tout y passe : les oeufs, le jambon, la confiture, les fruits, les avocats : je mélange salé, sucré ... peu importe, je n'ai plus mal nulle part !!. (et mon Docteur Miracle a même dit à ma soeur hier soir que l'effet durerait sans problème jusqu'à la fin du voyage). Il y a un revers à la médaille : Da s'est tellement fait du souci pour moi : 1. de me voir malade depuis 3 jours 2. d'avoir assisté à la séance de "banderilles" d'hier soir Allez, j'en remets une couche : (le blanc, c'est du coton)
qu'elle fait une très méchante crise de vésicule biliaire. Revoilà notre Docteur Miracle (ou plutôt son assistant, connecté en permanence par téléphone à son "boss"), à qui elle dit en lui montrant alternativement 1. Le bras : "not here" 2. puis les fesses : "here" !!! Elle aura droit à 4 piqures dans la journée et ne bougera pas de la chambre. (il n'a pas trouvé de vogalène dans les pharmacies de Puno, donc il a été obligé - toujours sous la direction du "boss - Dr Miracle" d'associer deux produits). Pas de Lac Titicaca aujourd'hui (heureusement, elle avait fait la ballade il y a 5 ans !!). Du coup son gentil mari reste avec elle et nous partons à quatre à l'assaut de ces fameuses iles artificielles construites en roseaux par les UROS dans un bateau privé, alors que les autres (bateaux) partent remplis à bloc !. Quelle honte !! même pas ...
Le Lac Titicaca : qui n'a pas souri en prononçant ces mots ? parce que pour nous, français il y aura toujours cette ambiguité du mot qui nous renvoie vers l'enfance !! La guide qui nous accompagnait, et qui devait connaître cette source d'amusement et son origine ajouta même qu'une partie des eaux du Lac Titicaca se déversent dans le Lac Poopo en Bolivie (et oui ! ça ne s'invente pas !). Vue du Lac Poopo par satellite (capture depuis Google Earth)
Allez, un peu d'histoire à propos du Lac, il mérite bien qu'on le présente. Il est pour les indiens des Andes le berceau de Viracocha, Dieu du ciel, créateur de toutes choses qui est sorti du lac Titicaca et qui a créé le soleil "Inti", la lune "quillamama" et les êtres humains qu'il a envoyés aux quatre coins du monde. Son nom signifierait Roc du Puma en Aymara. (Lisez la légende là) Divisé entre le Pérou et la Bolivie à 3800 mètres d'altitude, il est le lac navigable le plus haut du monde et le deuxième en superficie. J'ai été surprise par le Lac Titicaca. Sans jamais m'être réellement posé de questions sur son apparence, je m'attendais à voir un lac (genre Léman - en plus grand !) mais plat et de l'eau à perte de vue. En fait, dans la première partie on navigue au milieu de roseaux (ça c'est l'image la plus connue) mais dès qu'on quitte les îles artificielles des Uros on est sur une surface parsemée d'îles montagneuses plus ou moins grandes... mais il y en a partout : on n'a pas l'impression de quitter la terre en quelque sorte : il y a toujours une montagne proche. Nous sommes maintenant au beau milieu des roseaux et observons la vie quotidienne sur cette partie du lac :
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ramasseur de roseaux | pêcheur |
Petit malin ! | En route pour l'école |
Nous approchons maintenant des Iles occupées par les Uros. Elles forment un archipel d'environ 40 îles créées de toute pièce à base de tortora, ce roseau qui pousse partout alentour. En fait, les véritables UROS ont disparu depuis les années 50. Ceux qui occupent aujourd'hui ces îles et perpétuent les traditions Uros sont les Indiens Aymaras de Puno et ils vivent essentiellement du tourisme. Sans aller jusqu'à parler de parc d'attraction, ces gens reçoivent les touristes avec beaucoup de chaleur, de "professionnalisme" et nous offrent un véritable spectacle qui vaut bien le déplacement. Il ne faut pas perdre de vue, en effet, que mis à part le côté festif (qui peut paraître convenu) ces indiens vivent véritablement sur ces iles fabriquées à partir de roseaux et que leur mode de vie reste très précaire par rapport au nôtre. L'eau est captée sous la surface du lac, si j'ai bien compris la guide, et l'électricité par le solaire - pas partout -. Les enfants vont à l'école à PUNO. Pendant notre visite nous avons vu une maman aider l'un d'entre eux à faire ses devoirs. Comme nous l'a précisé notre guide : "vous savez, ils ne rentrent pas dans une maison en dur à Puno tous les soirs, comme certains le croient". |
LA PIECE PRINCIPALE (pour 6 personnes...) | LA CUISINE A L'EXTERIEUR |
A notre arrivée, nous sommes accueillis (un bateau par île) par la femme du "chef", chaque île comptant plusieurs familles sous la gouvernance de l'un d'entre eux. C'est lui qui à la charge de résoudre les problèmes qui peuvent survenir entre les familles sur ce petit bout de terre. Et savez-vous ce qui se passe, si le chef n'arrive pas à un compromis ? : eh bien, on coupe l'île et on sépare de ce fait les belligérants !!!
Nous sommes "pris en charge" rapidement par un groupe de femmes qui pendant plus d'une heure vont nous expliquer leur mode de vie. En premier lieu, la femme du "chef" nous explique comment sont fabriquées ces iles flottantes (qui, contrairement à ce qu'on pourrait penser, ne se consomment pas !) Pensez à la loupe sur l'image ... Voilà comment ces gens arrivent à construire - et à vivre - sur quelques morceaux de tourbe recouverts de roseaux dont le sol est souple comme un matelas d'eau et humide en permanence. Je le sais : à moment donné je me suis mise à genoux sur le "sol" et j'en ai eu mon pantalon tout trempé. (A suivre). |