MACHU PICCHU - Page 2
J'ai hésité longtemps avant d'écrire cet article. J'ai envie de dire : le Machu Picchu, ça se vit comme une expérience personnelle, ça ne se raconte pas. D'ailleurs, il faudrait que je sois prétentieuse pour en rajouter à ce sujet. Tout a été dit sur ce site mythique, et ce depuis longtemps. Et puis j'ai repensé aux gens que nous avons rencontrés - et notamment à un groupe de canadiens - qui n'ont pas pu accéder au site alors que, comme tous les touristes, c'était leur but ultime. Une femme avec qui je discutais et à qui je disais : "ça n'est que partie remise" m'a répondu d'un ton à la fois résigné et énervé : "pas question. On économisait depuis des années pour y venir, alors je continuerai à regarder les documentaires à la télé". C'est à cette inconnue que je dédie cet article. Pour ceux d'entre vous qui veulent connaître l'histoire de la création du site et de sa "découverte" par Hiram Bingham, il existe sur internet des sites très bien renseignés, dont un, présenté par le Service du Patrimoine Péruvien qui propose une visite guidée en 360° là. (NB : pour effectuer la visite, il vous faut JAVA que vous pouvez télécharger gratuitement là) Comme tout au long de la rédaction de ce carnet de route, je vais vous en parler comme je l'ai vécu, avec mes tripes, l'esprit ouvert mais comme une touriste qui n'avait aucune connaissance préalable particulière hormis ce que tout le monde connaît de l'histoire, à travers les photos, les documentaires ou les articles spécialisés du National Géographic par exemple. Alors voici ma découverte : Tout d'abord, il y a quelque chose de fascinant lorsqu'on approche d'Aguas Calientes : c'est la "géographie" des montagnes. Elles sont pointues, enchevêtrées, couvertes d'une végétation qui leur donne une couleur vert-noir. Elles "s'ouvrent" au fur et à mesure de votre progression et se referment derrière vous, comme pour préserver un secret.... On avance, on découvre une vallée, puis une autre, la première a déjà disparu : c'est comme nulle part au monde (en tout cas, là où je suis allée). Le paysage que forment l'Urubamba dans la vallée et les montagnes tout autour est toujours changeant et toujours semblable en même temps. Rien d'étonnant à ce que les conquistadors n'aient jamais découvert le Machu Picchu !! C'est vraiment superbe !! N'oubliez pas la loupe, avec votre souris ... 8 h 30 Nous avons dégusté notre petit déjeuner au dernier étage de l'hôtel, à la fois dedans et dehors en bordure de l'Urubamba dont le bruit est toujours aussi assourdissant. Nous sommes également allés acheter quelques tomates, des fruits et des boissons pour pique-niquer sur place et sommes revenus attendre notre guide bien sagement au point de rendez-vous en bordure de la voie ferrée qui traverse Aguas Calientes. |
Elle arrive, ponctuelle et toujours aussi décontractée. Nous montons dans le bus (déjà présenté là). Nous ne serons pas plus de 300 visiteurs aujourd'hui au Machu Picchu et c'est pourtant une véritable noria de bus. Je n'ose imaginer ce que cela doit être lorsqu'il y a entre 2000 personnes et plus par jour !! Voilà ci-dessous une capture de Google Earth pour visualiser le trajet que nous allons faire pour arriver à notre but. Nous grimpons donc, au milieu d'une végétation luxuriante. Ma voisine de siège, une guide certainement, est en train de réviser ses notes comme pour un examen !! avec ses anti-sèches sous les yeux !!. A chaque virage nous découvrons, soit des escaliers en pierre qui montent tout droit à travers la jungle vers le site, soit l'Urubamba dans la vallée jusqu'à ce que nous arrivions à ce panneau : Puis nous débouchons sur une espèce de grande place bordée par un hôtel !!. Nous ignorons superbement cette incongruité, et nous dirigeons vers les portiques de contrôle d'accès tout en observant autour de nous ce qui se passe : il y a peu de monde, certains sont assis autour des tables de pique-nique installées là, d'autres sont en train de se chausser (pour un trek je suppose - la moyenne d'âge est très jeune), d'autres encore, comme nous, attendent patiemment leur tour au portillon. Une fois franchi le contrôle nous allons faire tamponner nos passeports dans un petit bureau où des tampons sont à notre disposition. Et oui, peu de gens le savent ou n'ont pas le temps, mais on peut faire cela. Et je suis fière d'avoir maintenant sur une page de mon passeport, à la place des visas et autres coups de tampons, l'emblème du Machu Picchu et la date de notre visite !!!. Bon, ce n'est pas tout : faut y aller. Apparemment, il y a trois circuits de visite : le long, le médium et le court. A la suite de notre guide nous empruntons le long. Il fait déjà TRES chaud !! et le chemin grimpe, grimpe... Pour l'instant nous ne voyons rien : nous sommes sur un petit sentier en zig zag bordé d'arbres et arbustes (donc on a un peu d'ombre) et on avance ... en s'arrêtant assez souvent pour reprendre notre souffle. Et nous ne sommes pas les seuls dans cette situation. Un petit groupe d'allemands devant moi est arrêté par son guide dans un virage pour "souffler". Nous sommes quand même encouragés dans notre pénible (en tout cas pour moi) progression par : On s'élève très haut, - cette marche dure un peu plus d'un quart d'heure - sans rien voir que les arbres, le sentier et les encouragements "continue" !! puis, à moment donné on découvre enfin le site. |
Sur le moment mes sentiments sont très partagés : l'émotion d'être là - enfin ! heureuse élue parmi les touristes chanceux - l'impression de rêver ou de regarder une fois de plus une carte postale et puis je me suis dit : mais c'est tout petit !!!!. En fait le reste de la visite ne cessera de m'apporter la preuve du contraire. Mais nous étions montés très haut : ceci explique cela.
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Avant de poursuivre, voici ma première anecdote : dès le début de notre séjour au Pérou (la photo - appartenant à notre guide - est datée du 23 Mars 2010) on a attiré notre attention sur le choix du site du Machu Picchu. Observez bien cette image à droite : les péruviens disent que la montagne reproduit le profil de l'Inca. Et force est de constater en regardant l'original attentivement qu'il y a en effet une ressemblance. |
Nous avons enfin atteint le point le plus haut du Machu Picchu qu'on appelle la Maison du Gardien. Mais avant de commencer véritablement la visite, observez, comme je l'ai fait, avec étonnement ce couple de lamas :
Je reconnais que la présence de nombreux lamas sur la terrasse où nous nous trouvons et notamment ces deux là, fait que je ne suis pas très attentive, au tout début, aux explications qu'a commencé à nous donner notre guide. Nous verrons donc ça dans un prochain article. Sachez toutefois que la présence - nombreuse - de lamas sur le site est justifiée par le fait que ce sont eux qui entretiennent en quelque sorte toutes les terrasses en broutant l'herbe !!! (j'aborderai plus tard l'aspect faune et flore du site) |