Le Carnet

Comment lire les articles ?

Chaque étape de notre CARNET DE VOYAGE est racontée ci-dessous.

Il vous suffit de cliquer sur la partie qui vous intéresse.

LIMA

Iles Ballestas et oasis de Huacachina

NAZCA et Puerto Inka

LA PANAMERICAINE

AREQUIPA 

Vallée et Canyon de Colca

Lac TITICACA

CUSCO

Vallée Sacrée des Incas

MACHU PICCHU

DERNIERS JOURS

 

Sinon, laissez vous porter par le hasard : tout ce que nous avons vu au Pérou est superbe !!

Merci pour votre patience

 

TRADUCTION DU BLOG EN :

ANGLAIS

ESPAGNOL

VIETNAMIEN

  (clic sur la langue choisie)

 

 

 

 

 

 

 

 

17 juin 2013 1 17 /06 /juin /2013 17:57

 RETOUR A CUSCO 

Nous l'avons pris relax ce matin : la journée nous appartient et nous sommes encore un peu sonnés par tout ce que nous avons vécu et vu ces deux dernier jours.

Alors, nous avons pris notre temps pour nous lever, déjeuner. Puis nous avons descendu cette rue aux pierres Incas vers la place des Armes. Nous nous sommes "perdus" dans les petites ruelles adjacentes caractéristiques, avons admiré une nouvelle fois l'artisanat local, notamment dans ce grand bâtiment en face la Cathédrale où l'on retrouve - dans le cadre du commerce équitable - un condensé de tous les objets, livres, CD que nous avons pu voir jusqu'à aujourd'hui.

Il fait un temps superbe et cette ville que j'ai envie d'appeler "la ville rose" car c'est la couleur dominante est une ville belle, fière de son histoire, l'inscription "Viva el Peru glorioso - Cusco" réalisée par une Compagnie de Pompiers de la Ville en est une preuve. 

Je suis tombée amoureuse de CUSCO, malgré ses dérives touristiques et si je retourne au Pérou, c'est là que j'irai.  

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Nous avons tout aimé à CUSCO : les habitants avec qui nous avons bavardé au fil de notre ballade, ses ruelles, sa place, ses restaurants avec leurs balcons en "moucharabieh" où il y a juste la place de s'asseoir autour d'un petit comptoir étroit, sa cuisine...

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Depuis notre balcon, nous admirons l'animation autour de la place : le petit tram en bois de Cuzco, la police touristique (?!), le caroussel des voitures et des taxis.

A moment donné, depuis notre observatoire, nous remarquons sur la rue un péruvien lourdement chargé de deux gros sacs blancs sur le dos. Des touristes lui demandent - en tout cas c'est ce qu'on en a déduit - de le prendre en photo. Le péruvien accepte et  dès les touristes partis, devinez ce que cet homme a fait  ? : il a hélé un taxi, payé par les quelques soles qu'on venait de lui donner. Malin, non ?

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Après le repas, délicieux - quel que soit le plat qu'on ait choisi -, nous allons dans un super marché alentour afin de faire quelques courses. Nous préparons un  apéro pour ce soir, à l'hôtel, et ce, pour deux raisons :

1. je suis en manque de vin depuis le début du séjour et et j'en boirai bien volontiers un verre. Le fait de l'avouer déclenche des vocations Donc nous achetons une bouteille de vin "chilien" qui s'avèrera être excellent (mis au "frais" dans un trou de la douche)

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2. Nous attendons Philippe PIERRE pour le débriefing du voyage. Nous n'avons que des félicitations à lui adresser, mais ça sera encore plus sympa autour d'un verre.

Donc nous achetons aussi quelques noix de macadamia. N. en profite pour s'offrir une bouteille de PISCO (la recette ici) et Da achète 1 kg de ces mini citrons verts dont j'ai déjà parlé et qui font l'effet d'une bombe dans la bouche et qui vont si bien avec le PISCO.

Quant à moi, c'est du café péruvien présenté dans un sac de jute que je ramène à mon fils.

A propos de café - et nous l'avons appris tardivement - les péruviens sont producteurs et non consommateurs. Ceci explique pourquoi nous avons recraché le premier café que nous avons goûté : amer et très, très, fort, très concentré. (on s'était servi comme en France, alors qu'il faut le diluer avec de l'eau pour qu'il soit buvable).

Au petit déjeuner on nous amenait le café - pour deux - dans un petit pot à crème de 20 cl à tout casser, mais rien que ce petit pot équivaut à une grande cafetière !!!. Nous n'avons jamais eu besoin d'en redemander !!!.

De retour à l'hôtel, la séance de débriefing se passe très bien. Philippe PIERRE nous dit que nous recevrons un questionnaire d'ici une quinzaine de jours - parce qu'il juge qu'il vaut mieux prendre un peu de recul d'une manière générale -.

Il nous parle également des difficultés qu'il rencontre en ce moment compte tenu de la difficulté à accéder au Machu Picchu notamment, et nous indique que la solution alternative retenue par les agences de voyages, c'est une séance de chamanisme.

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Laurent nous a rejoint pendant la réunion. C'est lui qui nous amène au restaurant où nous allons aussi assister à un spectacle. 

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Et nous trinquons, avec du PISCO bien évidemment, à ce voyage où tout s'est merveilleusement déroulé. 

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 CUSCO - LIMA - AMSTERDAM - MARSEILLE

Pas de nostalgie. Ce voyage est une réussite de bout en bout.

Et nous en prendrons encore plus conscience dans les différentes files d'attente ou dans les déplacements en avion que nous allons faire aujourd'hui.

"Papy Lambada" et Laurent sont venus nous chercher à l'hôtel ce matin pour nous amener à l'aéroport de CUSCO. Il est encore tôt lorsque nous traversons la ville. Au passage, Laurent nous montre les bureaux de "Terres Magiques des Incas".

Arrivés à l'aéroport, il nous accompagne jusqu'à l'enregistrement et nous demande de le rejoindre ensuite dans la zone de paiement de la taxe nationale.

Ce n'est qu'après s'être assuré que tout s'est bien passé qu'il nous quitte, son devoir accompli. Ceci dit, c'est la première fois qu'une Agence m'accompagne ainsi jusqu'aux formalités d'embarquement !!

Au départ de Cusco

DEPART CUZCO

Un des aspects que je n'ai pas eu l'occasion d'évoquer, c'est cette passion qu'ont les Péruviens pour les panneaux publicitaires gigantesques. Nous en avons vu partout pendant notre périple. Ca gâche quelquefois le paysage, mais on peut penser que cela n'est qu'un passage obligé vers une prise de conscience en faveur de la protection de l'environnement.

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Le vol jusqu'à LIMA se déroule sans problème. Nous avons retrouvé à bord le groupe de touristes canadiens qui était installé à la table à côté de la nôtre hier soir au diner-spectacle. Ils nous racontent tous la même chose : leur voyage a été une galère :

- ils n'ont pu accéder au Machu Picchu (la solution de remplacement fut une séance de chamanisme)

- suite à une grève des ouvriers de la région qui ne permet pas l'accès à NAZCA par car en provenance de CUSCO, ils sont sur ce vol pour LIMA afin de rejoindre ensuite leur destination en arrivant par l'autre côté !!

- certains avaient fait la veille 14 heures de car avec seulement deux arrêts pipi dans la nature et un plateau repas dans le car !!.

Par contre, ils n'avaient heureusement pas perdu leur joie de vivre : dans l'avion on nous a projeté cette émission canadienne de gags faits dans la rue : et nous avons eu droit à d'immenses éclats de rire de leur part pendant le trajet.  

Je vous l'ai dit : nous avons eu beaucoup de chance. Ou plutôt, nous avions choisi, je pense, la meilleure solution (encore qu'au moment du choix on ne savait pas qu'on se trouverait dans un tel contexte) : acheter notre séjour à une agence (sérieuse) du pays de destination.

Premièrement, et contrairement à ce qu'on pourrait penser, cela revient moins cher que de l'acheter à une agence française (nous avons payé en dollars et à l'époque le change était vraiment intéressant). Enfin, lorsque vous arrivez dans le pays, c'est vôtre agence, et non un réceptif qui n'a que peu de pouvoirs ... et qui de toutes façons ne se sent pas véritablement concerné qui prend en charge les aléas du voyage.

... 

A notre arrivée à LIMA, notre guide du premier jour nous attend, souriante. Normalement, elle doit nous accompagner dans la visite du Musée Larco Herrera qui abrite une superbe collection de vestiges des civilisations précolombiennes.

Mais, honte à nous ! (même pas), nous préférons feinter la visite.

Notre avion n'étant qu'à 18 heures, nous nous donnons rendez-vous vers 15 heures pour le transfert à l'aéroport... et retournons  à l'INKA MARKET du quartier Miraflorès pour effectuer quelques derniers achats et notamment un tryptique sur les lignes de NAZCA que j'avais reperé le premier jour et que je n'ai retrouvé nulle part ailleurs sur notre parcours.

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Nos derniers soles dépensés - et vraiment jusqu'au dernier - nous rejoignons notre guide qui nous accompagne - comme pour CUSCO - pendant toutes les formalités d'embarquement.

Depuis notre salle d'attente à l'aéroport de LIMA, nous voyons notre avion en cours de préparation. Et son nom a déjà un petit goût du pays.

DEPART LIMA

Après un vol nickel et une escale à AMSTERDAM, nous arrivons à MARSEILLE en pleine nuit.

En ce qui me concerne, en arrivant chez moi, j'ai étalé tous les souvenirs que j'ai ramenés ...

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mais les plus importants sont dans nos têtes et dans nos coeurs.

Et maintenant nous les partageons....

Les voyages, ça sert surtout à embêter les autres une fois qu'on est revenu !

Sacha Guitry

 

J'espère que c'est faux et que ce récit vous aura intéressé.

En ce qui me concerne, je dédie ces photos à tous ces anonymes que nous avons rencontrés et qui nous ont accueillis, chaque fois avec de merveilleux sourires !

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Et voici une autre citation qui, pour ma part, me convient tout à fait :

Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux.

Marcel Proust

5 mai 2013 7 05 /05 /mai /2013 07:00
 AGUAS CALIENTES

En arrivant à AGUAS CALIENTES, Da et JL  qui y étaient déjà venus il y a quelques années nous disent que la ville est méconnaissable. Tous les étals des petits marchands qui étaient en bord de rivière ont été emportés...

Le marché en bordure de l'URUBAMBA

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Janvier 2010

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Le marché artisanal a été reconstruit en hauteur. C'est d'ailleurs la première chose que nous verrons de la ville puisque nous sommes obligés de le traverser en sortant de la gare pour aller vers notre hôtel.

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C'est le milieu de la journée. Il fait très chaud. La ville est envahie de trekkers. La moyenne d'âge doit être comprise entre 30 ans et 40 ans...et encore !!. A la gare il y avait tout une classe, pensons nous, d'adolescents canadiens.

La tenue de circonstance aujourd'hui, en ce lieu, c'est grosses chaussures de marche, chaussettes,  pantalons retroussés sur les mollets, gros sac à dos et chapeaux de toutes formes !!. On a même vu une jeune fille avec une chaussure à un pied et un sac en plastique à l'autre !!!. D'autres pansent les multiples piqures de moustiques qui bourgeonnent sur leurs jambes !!.

On se sent un peu "décalés". Il y a peut-être deux raisons à cet état de chose : premièrement, nous sommes proches de l'Amazonie et du paradis des trekkers.

La seconde est certainement liée au contexte suite aux inondations puisque les agences de voyages traditionnelles travaillant avec des groupes constitués - et peut-être plus âgés ? ! - n'ont pu arriver jusqu'ici.

Quelles qu'en soient les raisons, on a un peu l'impression d'être tombés dans un remake de "l'âge de cristal".  

 

 

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En avançant vers notre hôtel, on peut remarquer les ouvriers en train de réparer la chaussée et les traces de l'eau sont visibles partout. Même dans notre chambre, où à la place habituelle de la télé, un humoriste a dessiné deux rectangles sur le mur au crayon avec la mention pour l'un "TV" et pour l'autre "prise" !!.

AGUAS CALIENTES RUE VERS HOTEL

AGUAS CALIENTES ARRIVEE

Il règne une atmosphère particulière à AGUAS CALIENTES, une ambiance un peu far west ou ruée vers l'or (au choix) due peut être au fait qu'elle doit son expansion à la construction de la ligne de chemin de fer. 

C'est une ville très attachante, qui offre autant de visages qu'elle a de zones distinctes.

Il y a la partie bordée par l'URUBAMBA. C'est le royaume de la rivière et du bruit assourdissant qui va avec. C'est aussi la route qu'empruntent les bus pour le Machu Picchu. C'est une compagnie privée, nous a-t-on dit, qui détient l'exclusivité du transport jusqu'au site. Et du matin jusqu'au soir, c'est un incessant chassé croisé de bus et de touristes.

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 On monte - péniblement, n'oubliez pas l'altitude - une trentaine de marches et nous débouchons sur la rue principale parcourue en son centre par une voie de chemin de fer. Et là, c'est une autre ville encore : celle du train qui déboule à toute vitesse là où vous marchiez deux minutes avant, celle des restaurants pizzeria de part et d'autre de la voie, celle des locaux qu'on a vu descendre des wagons avec de gros ballots, des marchandises, etc...

 

Puis on découvre la ville du haut, plus élégante : celle des rues pavées, des tables installées suivant les degrés des marches de la rue, celle des  magasins de souvenirs...

 

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Enfin, à la sortie du marché local (grandes halles où nous achèterons quelques fruits et quelques tomates pour pique-niquer demain au Machu Picchu !!!), il y a la place et au milieu la statue de PACHACUTEC, l'INCA bâtisseur du Machu Picchu. Il est su-per-be !! de force, d'énergie et les reflets du soleil sur la montagne derrière lui lui font une couronne d'or !.

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Nous avons rendez-vous avec la guide qui nous accompagnera au Machu Picchu. Elle nous annonce qu'elle est venue à pieds depuis CUSCO : 7 heures de marche !!. Et oui, elle est très jeune, très décontractée et en pleine forme (de toute façon, elle n'avait pas trop le choix nous a-t-elle précisé).

Nous passons la soirée ensemble dans un restaurant de la ville haute, bondé de touristes. Rien d'étonnant à bien y réfléchir : De toute façon, le resto en question ne doit pas tellement attirer les trekkers !!.

Par contre il y a au centre de la salle où nous nous trouvons une cheminée en fer forgé en forme de globe terrestre vraiment très belle (mais aucun de nous n'a eu l'idée de la prendre en photo !!). Quoi qu'il en soit, faites moi confiance, c'est une véritable oeuvre d'art et un vrai spectacle de voir les flammes éclairer par "transparence" les continents.

Retour à l'hôtel. Mais point besoin de télé. L'URUBAMBA, à quelques dizaine de mètres de nous emplit la chambre d'un bruit ...


Ecoutez ..... et regardez !! C'est ce que nous avons fait ce soir là ... c'était notre Canal + à nous. Mais impossible de baisser le son ! Vous parlez d'une berceuse !!

 

 

Demain c'est le grand jour !!

 

 

MACHU PICCHU

J'ai hésité longtemps avant d'écrire cet article. J'ai envie de dire :

 le Machu Picchu, ça se vit comme une expérience personnelle, ça ne se raconte pas.

D'ailleurs, il faudrait que je sois prétentieuse pour en rajouter à ce sujet. Tout a été dit sur ce site mythique, et ce depuis longtemps.

Et puis j'ai repensé aux gens que nous avons rencontrés - et notamment à un groupe de canadiens - qui n'ont pas pu accéder au site alors que, comme tous les touristes, c'était leur but ultime.

Une femme avec qui je discutais et à qui je disais : "ça n'est que partie remise" m'a répondu d'un ton à la fois résigné et énervé : 

"pas question. On économisait depuis des années pour y venir, alors je continuerai à regarder les documentaires à la télé".

C'est à cette inconnue que je dédie cet article.

Pour ceux d'entre vous qui veulent connaître l'histoire de la création du site et de sa "découverte" par Hiram Bingham, il existe sur internet des sites très bien renseignés, dont un, présenté par le Service du Patrimoine Péruvien qui propose une visite guidée en 360° .

(NB : pour effectuer la visite, il vous faut JAVA que vous pouvez télécharger gratuitement

Comme tout au long de la rédaction de ce carnet de route, je vais vous en parler comme je l'ai vécu, avec mes tripes, l'esprit ouvert mais comme une touriste qui n'avait aucune connaissance préalable particulière hormis ce que tout le monde connaît de l'histoire, à travers les photos, les documentaires ou les articles spécialisés du National Géographic par exemple.

Alors voici ma découverte :

Tout d'abord, il y a quelque chose de fascinant lorsqu'on approche d'Aguas Calientes : c'est la "géographie" des montagnes. Elles sont pointues, enchevêtrées, couvertes d'une végétation qui leur donne une couleur vert-noir. Elles "s'ouvrent" au fur et à mesure de votre progression et se referment derrière vous, comme pour préserver un secret....

On avance, on découvre une vallée, puis une autre, la première a déjà disparu : c'est comme nulle part au monde (en tout cas, là où je suis allée).

Le paysage que forment l'Urubamba dans la vallée et les montagnes tout autour est toujours changeant et toujours semblable en même temps. Rien d'étonnant à ce que les conquistadors n'aient jamais découvert le Machu Picchu !! C'est vraiment superbe !!

N'oubliez pas la loupe, avec votre souris ...

8 h 30

Nous avons dégusté notre petit déjeuner au dernier étage de l'hôtel, à la fois dedans et dehors en bordure de l'Urubamba dont le bruit est toujours aussi assourdissant. Nous sommes également allés acheter quelques tomates, des fruits et des boissons pour pique-niquer sur place et sommes revenus attendre notre guide bien sagement au point de rendez-vous en bordure de la voie ferrée qui traverse Aguas Calientes.

PETIT DEJ AGUAS CALIENTES PETIT DEJ AGUAS CALIENTES

Elle arrive, ponctuelle et toujours aussi décontractée. Nous montons dans le bus (déjà présenté ). Nous ne serons pas plus de 300 visiteurs aujourd'hui au Machu Picchu et c'est pourtant une véritable noria de bus. Je n'ose imaginer ce que cela doit être lorsqu'il y a entre 2000 personnes et plus  par jour !!

Voilà ci-dessous une capture de Google Earth pour visualiser le trajet que nous allons faire  pour arriver à notre but.

MACHU PICHU

 Nous grimpons donc, au milieu d'une végétation luxuriante. Ma voisine de siège, une guide certainement, est en train de réviser ses notes comme pour un examen !! avec ses anti-sèches sous les yeux !!. A chaque virage nous découvrons, soit des escaliers en pierre qui montent tout droit à travers la jungle vers le site, soit l'Urubamba dans la vallée jusqu'à ce que nous arrivions à ce panneau :

MACHU PICCHU MONTEE

Puis nous débouchons sur une espèce de grande place bordée par un hôtel !!. Nous ignorons superbement cette incongruité, et nous dirigeons vers les portiques de contrôle d'accès tout en observant autour de nous ce qui se passe : il y a peu de monde, certains sont assis autour des tables de pique-nique installées là, d'autres sont en train de se chausser (pour un trek je suppose - la moyenne d'âge est très jeune), d'autres encore, comme nous, attendent patiemment leur tour au portillon. 

Une fois franchi le contrôle nous allons faire tamponner nos passeports dans un petit bureau où des tampons sont à notre disposition. Et oui, peu de gens le savent ou n'ont pas le temps, mais on peut faire cela. Et je suis fière d'avoir maintenant sur une page de mon passeport, à la place des visas et autres coups de tampons, l'emblème du Machu Picchu et la date de notre visite !!!.

Bon, ce n'est pas tout : faut y aller. Apparemment, il y a trois circuits de visite : le long, le médium et le court. 

A la suite de notre guide nous empruntons le long. Il fait déjà TRES chaud !! et le chemin grimpe, grimpe... Pour l'instant nous ne voyons rien : nous sommes sur un petit sentier en zig zag bordé d'arbres et arbustes (donc on a un peu d'ombre) et on avance ... en s'arrêtant assez souvent pour reprendre notre souffle.

MACHU PICCHU MONTEE sentierEt nous ne sommes pas les seuls dans cette situation. Un petit groupe d'allemands devant moi est arrêté par son guide dans un virage pour "souffler". Nous sommes quand même encouragés dans notre pénible (en tout cas pour moi) progression par :

MACHU PICCHU continue

On s'élève très haut, - cette marche dure un peu plus d'un quart d'heure - sans rien voir que les arbres, le sentier et les encouragements "continue" !!  puis, à moment donné on découvre enfin le site.

MACHU PICCHU MONTEE 2

MACHU PICCHU MONTEE 1

MP HAUT1

MP HAUT2

MP HAUT3

MACHU PICCHU MONTEE 7

Sur le moment mes sentiments sont très partagés : l'émotion d'être là - enfin ! heureuse élue parmi les touristes chanceux -  l'impression de rêver ou de regarder une fois de plus une carte postale et puis je me suis dit : mais c'est tout petit !!!!. En fait le reste de la visite ne cessera de m'apporter la preuve du contraire. Mais nous étions montés très haut : ceci explique cela. 

MACHU PICCHU decouverte

Avant de poursuivre, voici ma première anecdote :  dès le début de notre séjour au Pérou (la photo - appartenant à notre guide - est datée du 23 Mars 2010) on a attiré notre attention sur le choix du site du Machu Picchu. Observez bien cette image à droite  : les péruviens disent que la montagne reproduit le profil de l'Inca.  

Et force est de constater en regardant l'original attentivement qu'il y a en effet une ressemblance.

 MACHU PICCHU PROFIL DE L'INCA

Nous avons enfin atteint le point le plus haut du Machu Picchu qu'on appelle la Maison du Gardien. Mais avant de commencer véritablement la visite, observez, comme je l'ai fait, avec étonnement ce couple de lamas :

MP LAMAS 1

Je reconnais que la présence de nombreux lamas sur la terrasse où nous nous trouvons et notamment ces deux là, fait que je ne suis pas très attentive, au tout début, aux explications qu'a commencé à nous donner notre guide. Nous verrons donc ça dans un prochain article.

Sachez toutefois que la présence - nombreuse - de lamas sur le site est justifiée par le fait que ce sont eux qui entretiennent en quelque sorte toutes les terrasses en broutant l'herbe !!! (j'aborderai plus tard l'aspect faune et flore du site)

Nous sommes donc sur une plate forme, un peu au-dessus de la Maison du Gardien, et notre guide entreprend de nous raconter l'histoire de la construction de Machu Picchu par l'Inca PACHACUTEC et des gens qui y vécurent.

La grande (histoire), vous pourrez la découvrir :

- en regardant le documentaire de PLANETE ci-dessous ou plus tard 

- ou le documentaire de FRANCE 5 sur les Peuples du Soleil (Incas Bâtisseurs d'Empire)

- ou le documentaire de NATIONAL GEOGRAPHIC "The lost cities of Incas" (en anglais mais avec des images magnifiques) 

 

Je me chargerai de vous parler de la petite (histoire) tout au long de l'article.

N'oubliez pas de passer plein écran (clic sur le rectangle en bas de la vidéo)

Sachez cependant que le Sanctuaire de Machu Picchu - qui signifie "vieille montagne" - a été inscrit au patrimoine de l'humanité par l'UNESCO en 1983 et désigné depuis Juillet 2007 parmi les sept nouvelles merveilles du monde (avec la Grande Muraille de Chine, Pétra en Jordanie, la statue du Christ Rédempteur à Rio, Chitzen Itza au Mexique, le Colisée à Rome et le Taj Mahal en Inde). Pour ceux qui suivent cette émission, ça a été une épreuve de Pekin Express en 2008.

Voici donc le parcours de notre visite  

PLAN MACHU PICCHU

Pendant que la guide parle, (nous sommes donc au 16 et allons descendre vers le 1 et ainsi de suite) je regarde le site en bas : je n'en crois toujours pas mes yeux et j'ai de la difficulté à surmonter l'émotion que je ressens à poser mes pieds sur ces mêmes pierres que les Incas ont foulées il y a près de 600 ans.

Au bout d'un petit quart d'heure elle nous engage à la suivre vers la Porte Principale. Allez, suivez-nous aussi et n'oubliez pas la loupe sur les images qui vous intéressent.

Notre visite guidée durera plus de 4 heures. 4 heures passionnantes, que nous n'avons pas vu passer et au cours desquelles nous avons été attentifs aussi bien au discours officiel qu'aux autres informations, moins connues mais aussi intéressantes puisqu'elles font partie de la vie du Machu Picchu.

On l'appelle aussi "la cité dans les nuages" compte tenu de la proximité de la forêt amazonienne et parce que les sommets des montagnes alentour et les ruines arrêtent les nuages qui flottent légèrement au dessus du site.

Durant notre journée à Machu Picchu nous avons eu pêle-mêle, du beau temps, de gros nuages noirs, du brouillard le tout accompagné d'une température idéale pour ce genre de visite et ce ne sont pas les quelques gouttes de pluie qui nous ont impressionnés.

NUAGES

ville dans les nuagesPour les trekkers qui arrivent par le Chemin de l'Inca, la découverte de Machu Picchu se fait dès la porte du Soleil (à 1 heure de marche par rapport à l'endroit où nous sommes - on la devine, là-bas, au loin). A son lever le soleil inonde le site de sa lumière, d'où le nom. 

PORTE DU SOLEIL porte du soleil

Sur la place des Temples, la guide attire notre attention sur une pierre qui représente la constellation de la Croix du Sud.

Photos de son "book" à l'appui, elle nous dit que le jour du solstice d'hiver, le 21 Juin, l'ombre de la pierre se projette sur le sol et représente une tête de lama et nous devons l'admettre : il y a une vraie ressemblance !!.

Par ailleurs, pour nous prouver que les Incas avaient de profondes connaissances astronomiques, elle sort une boussole et nous fait constater que la pointe de la pierre qui est censée représentée le Nord, .... indique bien le Nord.

R CROIX DU SUD S CROIX DU SUD

Elle nous entraîne ensuite derrière le Temple majeur (qui, vous l'avez peut-être remarqué sur les photos, est l'une des rares constructions à avoir été endommagée par un tremblement de terre) pour nous faire découvrir une pierre qui constitue un des côtés de la porte d'entrée d'un bâtiment à l'intérieur duquel il y a une longue pierre horizontale - genre autel - et où les sons s'entendent dans tous les coins.

Cette pierre de la porte d'entrée compte 32 angles (souvenez-vous : on était déjà en admiration devant celle à 12 angles de CUSCO !!). 32 angles, cela signifie 32 pierres conjointes différentes et nous pouvons donc admirer l'excellente qualité du travail réalisé par les Incas.

  vue côté cheminPIERRE 32 ANGLES1  elle se poursuit à l'intérieurU PIERRE 32 ANGLES2

Avant la pause pique-nique prévue dans la zone de la Roche Sacrée, elle nous entraîne vers une construction, dans laquelle, nous dit-elle, on peut voir les toilettes de l'Inca.

Et nous y allons tous !!! les uns après les autres (je vous l'ai déjà dit : nous sommes bon public). On regarde en effet un petit trou (fallait savoir viser !!).

Et nous retrouvons notre guide hilare qui nous dit que ça marche à tous les coups. En fait, les Incas avaient mis en place un système d'évacuation assez perfectionné et les eaux usées étaient rejetées plus bas et ce que nous voyons là, c'est tout simplement une canalisation !.

N TOILETTES INCA

Nous sommes arrivés maintenant dans le secteur de la Roche Sacrée.

Nous allons faire une pause pique-nique (ça tombe bien, il bruine), à l'abri sous l'une des deux constructions - appelées "huayranas" - en parfait état et construites de part et d'autre de la Roche Sacrée.

Ce complexe qui a été reconstruit par les archéologues afin de nous montrer à nous, visiteurs, comment étaient recouverts les toits des édifices Incas  sert aujourd'hui de zone de pique-nique.

COIN PICNIQUESECTEUR DE LA ROCHE SACREE DETAILNous sommes une bonne vingtaine de part et d'autre de la place à sortir les grignotages de nos sacs et à prendre des forces et un repos bien mérités.

Pendant notre repas nous avons tout loisir d'observer la fameuse Roche Sacrée, monolithe poli de 7 mètres de large qui reproduit le profil de la montagne.

Comme près de tous les lieux sacrés (Temple du Soleil, Intihuatana, Tambo Machay à CUSCO), une corde empêche les touristes d'approcher pour y rechercher l'énergie ancestrale.

En ce qui concerne le Temple du Soleil, érigé sur le même rocher qui abrite la Tombe Royale au-dessous, nous ne pouvons l'observer que du dessus. Son accès est interdit parce que de (trop) nombreux touristes s'allongeaient sur la pierre centrale qui servait d'autel des sacrifices pour les prêtres Incas.

Pour contredire ce que je viens de dire, lorsque nous étions près de l'Intihuatana (qui signifie "là où est attaché le soleil") et où il y a également une corde, la guide nous a incité à toucher la pierre, puis à frotter nos mains (à moins que ça ne soit l'inverse), de façon à ressentir l'énergie qui se dégage de la pierre. Certains ressentent quelque chose, d'autres pas ...

La Roche Sacrée MP ROCHE SACREE Ce que les autorités du site ne veulent plusroche sacree

Mais la corde n'empêche pas le contact !!

(nous l'avons tous fait)

MP DEVANT LA ROCHE SACREE

Détail sur la végétation des "huayranas"

 

COIN PIC NIQUE DETAIL

Pendant la pause, notre guide nous rapporte deux anecdotes peu banales :

1. A l'occasion d'un voyage officiel, avant que le site ne soit classé, et pour permettre à son hélicoptère de se poser confortablement, le Roi d'Espagne a fait enlever des "pierres incas" du site.

2. Une marque de bière avait obtenu, toujours avant le classement, l'autorisation de venir tourner une publicité sur le site. Une grue est tombée, endommageant des vestiges incas.

.... 

Nous reprenons la visite en contournant la Roche Sacrée et longeons la bordure nord du site, là où commence la végétation amazonienne et où on peut également constater des problèmes d'érosion du terrain. "Je suis inquiète sur l’avenir du site.  Il s’affaisse d’un centimètre chaque année" nous dit la guide. En nous entraînant plus loin vers le Temple des Mille Vierges, elle nous signale une corde qui est tendue à travers la place et qui est reliée à des appareils de mesure des mouvements sismiques.

Le Machu Picchu sera-t-il victime de la nature ou (et) de son succès ? J'espère bien que non. D'ailleurs la présence de nombreux ouvriers et d'équipes d'archéologues sur le site nous démontre que le site fait l'objet d'attentions permanentes.

MP HOMMES AU TRAVAIL MP HOMMES AU TRAVAIL

Nous descendons un escalier "casse g.." (il y en a partout : c'est fou ce que les Incas adoraient les marches !!) pour aboutir au Temple des Mille Vierges.

MP ESCALIERS VERS TEMPLE 1000 VIERGES 

Pendant que la guide parle, ma soeur glisse son doigt (enfin.. essaye) entre les pierres et me dit : "je vérifie s'il n'y a pas un message". Et de me raconter que lorsqu'elle était gamine (à moins que celà ne soit dans une autre vie ... ???), elle avait l'habitude de cacher des choses dans les fentes des murs.XB MUR TEMPLE 1000 VIERGES

Elle finit son histoire au moment où la guide est en train de dire à haute voix :

"une légende raconte que les vierges qui vivaient là, avaient l'habitude d'insérer des petits messages dans les interstices".

Sa tête est passée de rigolarde (ci-dessus) à toute pâle !! (ci-dessous)

MUR TEMPLE 1000 VIERGES

Et, oui : c'est ça aussi la magie du Machu Picchu.

Nous terminons la visite guidée par les miroirs solaires et le Condor, dernier exemple qui montre à quel point les Incas savaient se servir de la géographie de la montagne pour réaliser leurs oeuvres : les ailes du Condor sont des rochers préexistants (regardez bien sur le diaporama de la visite).

SIESTE ET YOGA AU MACHU PICCHU

Notre guide nous a quittés. Nous avons quelques heures devant nous avant de reprendre le bus pour AGUAS CALIENTES (après tout notre train n'est qu'à 20 heures). Nous décidons d'aller faire une petite sieste un peu plus bas sur le site, à l'écart des rares touristes encore présents.

Nous nous installons donc sur l'herbe. N. pique réellement un roupillon, tandis que mon beau-frère chasse la viscache. Nos autres compagnons sont partis vers le pont de l'Inca.

 

C'est un moment parfait - un petit moment d'éternité comme il m'arrive de le dire - que nous passons sur cette terrasse Inca. Un moment de communion avec la nature, le site, avec le monde entier. Nous apprécions d'autant plus ces quelques heures supplémentaires que nous savons que beaucoup n'ont pu venir, hélas, le site n'étant réouvert que depuis deux jours.

Je vous l'ai dit depuis le début : nous sommes des touristes chanceux ... et heureux.

Et pour terminer notre journée en beauté (et aussi parce qu'elles l'avait promis à leur prof et à leurs collègues), Da, N. accompagnées par un débutant (qui ma foi s'en est très bien sorti) offrent à tous les appareils photos à portée (et ça flashe !!)  une séance de yoga  "le salut au soleil" pour commencer et le cobra si je me souviens bien en second. C'est vraiment superbe !!

 

 

L'après midi avance. Nous devons partir. Le coeur gros, en silence, nous suivons les panneaux "sortie" conscients toutefois que nous avons été des privilégiés compte tenu des circonstances.

DEPART.JPGNous remontons dans le bus et sitôt arrivés à AGUAS CALIENTES, nous nous jettons sur une pizza mais personne ne parle. Nous n'avons pas envie  pour le moment de mettre des mots - qui de toute façon seraient dérisoires - sur la journée que nous venons de vivre.

En attendant notre train qui ne partira qu'à 20 heures, nous passons les dernières heures de la journée dans l'immense marché artisanal où nous faisons nos derniers achats. C'est une véritable caverne d'ali baba où les objets artisanaux (qu'ils soient d'inspiration inca, coloniale ou contemporaine) se cotoient dans une fouillis très coloré et divers. On y voit des objets en céramique, des toiles, des tapis, des bijouteries en argent... (Jade, c'est là que j'ai acheté ton joli bracelet en argent que Da avait repéré, je dois le reconnaître !) 

MARCHE.JPGNous récupérons nos affaires à l'hôtel et nous dirigeons vers la gare. Il fait nuit. Au bout d'une heure 30 de trajet, nous sommes à nouveau à notre point de départ et au bout d'une grimpette très épuisante (j'accuse mon beau-frère de vouloir se débarasser de moi !!) nous retrouvons avec beaucoup de plaisir "Papy Lambada" qui nous ramène à CUSCO sur le coup de minuit.

LA FLORE

On l'a vu dans le diaporama de la visite, il y a sur le site un jardin botanique qui présente les différentes sortes d'orchidées - il y en a plus de 400 espèces -, de bégonias, d'arbustes et de plantes qui poussent sur Machu Picchu.

Rappelons que le site est situé dans la jungle. Da a d'ailleurs proposé son anti moustiques à deux jeunes dont les jambes étaient quasiment en sang et qui venaient - nous ont-ils dit - de faire un trek de 3 jours dans ladite jungle.

J'ai même pu voir, pour la première fois, après en avoir mâché ses feuilles pendant plusieurs jours, un plant de coca. Ca n'est pas plus haut que 80 cm !!

coca

Hors ce jardin, le site tout entier offre aux curieux toutes sortes de fleurs, de graminées, d'arbres ... c'est magnifique.

Alors, je vous offre cette promenade toute en couleurs et en beauté, dans le silence des pierres ...

 

LA FAUNE  

La faune que l'on rencontre sur le Machu Picchu est variée. Et nous n'avons certainement vu que la partie  émergée !!

Parmi les animaux, ceux que l'on remarque en premier lieu ce sont les lamas. Il y en a des troupeaux entiers, véritables seigneurs du site, qu'ils entretiennent en broutant l'herbe !!.

Il y en a des bruns, des blancs, des familiers, des belliqueux !!. Nous n'avons eu que l'embarras du choix !! et à eux tout seuls ils offrent déjà un véritable spectacle.

Et puis il y a eu ce scolopendre aux pattes rouges près des carrières, sur lequel la guide a attiré notre attention en nous disant que sa piqure était très venimeuse.

Nous avons rencontré très peu d'oiseaux : ils se cachaient, mais par contre nous les avons entendus chanter !.

Et puis n'oublions pas les moustiques : nous n'en avons pas souffert mais ils sont très réputés à cette altitude et dans cette végétation.

Enfin, nous avons passé une partie de l'après-midi à  pister les "viscaches" ces espèces d'animaux semblant être issus d'un croisement improbable entre un lapin et un écureuil.

Alors, bonne balade.

 


 

28 avril 2013 7 28 /04 /avril /2013 07:00

CHINCHERO

Nous nous sommes levés tôt ce matin. En effet, nous avons dû faire nos valises pour les laisser à la consigne de l'hôtel et préparer un sac à dos dans lequel on a jeté le nécessaire pour les deux prochaines nuits. Ruth nous a recommandé de voyager léger car demain nous allons prendre le train pour Aguas Calientes et il n'y a pas de place pour les bagages à l'intérieur (du train).

Notre but aujourd'hui, c'est la Vallée Sacrée des Incas.

vallee sacrée

Il fait très beau, une luminosité presque insupportable bien qu'il soit tôt. Mais je pense qu'à cette altitude (nous sommes toujours au-dessus de 3600 mètres) cette lumière est normale.

Dès la sortie de CUSCO le regard est à nouveau attiré par la beauté et la diversité des paysages : des champs à perte de vue, (on se croirait dans un tableau impressionniste)  

SORTIE-CUSCO.JPG

et la-bas, sur la ligne d'horizon, ces montagnes au sommet desquelles on peut distinguer des glaciers (qui ici, comme ailleurs, ont tendance à régresser). Il est à peine 8 heures et les locaux se mettent en place pour accueillir les touristes.

JL-SORTIE-CUSCO.JPG

CHINCHERO, à une trentaine de kilomètres de CUSCO est un petit village situé sur un emplacement inca. Il contrôlait l'accès vers la vallée sacrée. Il subsiste encore aujourd'hui des vestiges Incas importants tels ce mur aux blocs taillés et parfaitement ajustés.

RUINES-INCAS-CHINCHERO.JPG

Nous découvrons un village coquet (dont la visite est comprise dans le pass dont j'ai déjà parlé), parfaitement restauré et noyé de soleil. Ses étroites ruelles pavées sont coupées en leur centre par un canal. L'eau est présente également entre les maisons.

 

Les femmes du village, au costume très coloré, se sont regroupées en coopérative et travaillent la laine qu'elles lavent avec des racines. Nous assistons à une démonstration à la coopérative.

Après nous avoir proposé une tasse de tisane de coca (regardez la bouille adorable du bébé dans le dos de sa maman !), la démonstration se poursuit sur la façon de teinter la laine une fois lavée. Elles utilisent essentiellement des végétaux ou de la cochenille (pour le rouge). Ensuite elles fixent la couleur avec du jus de citron.  

Le travail se poursuit par le tissage auquel sont affectées les plus âgées d'entre elles. Comme sur l'île de TAQUILE, leurs motifs de tissage reflètent l'histoire des familles.

 Pensez à la loupe, comme d'hab !!

A l'extérieur, sur une grande place près de l'Eglise coloniale, un marché est en train de s'installer à même le sol. Nous descendons vers les champs pour admirer de plus près les terrasses Incas et l'immense vallée donnant sur la cordillère.

TERRASSES-INCAS-CHINCHERO.JPG

Au risque de me répéter, la vue est impressionnante.

Ruth nous explique que les Incas s'étaient inspirés des formes naturelles des montagnes pour construire ces terrasses qui dessinent d'immenses escaliers verdoyants.

C'est là aussi qu'elle nous parle de la lignée INCA : des archéologues et des scientifiques ont étudié la population actuelle du Pérou. Malgré ce que cela a d'étonnant, il n'existerait aujourd'hui aucun descendant direct des INCAS.

La conquête s'est accompagnée comme on le sait d'une véritable hécatombe dans leurs rangs. Ceux qui ne sont pas morts sur le champ de bataille ont été décimés par des maladies qui leur étaient inconnues apportées par les espagnols.

La colonisation, l'intégration forcée entraînant le métissage, l'évangélisation ont fait le reste ....

Mais on veut croire quand même que le souvenir de l'Inca vit dans le coeur des Péruviens

LES SALINES DE MARAS

Peu après avoir quitté CHINCHERO, nous abandonnons également la bonne route et les paysages somptueux (cultures  de maïs au premier plan, glacier au fond)

VALLEE SACREE

pour tourner à gauche et nous arrêter presque aussitôt près d'une petite cahute en bois, perdue au milieu de nulle part, de laquelle sort un péruvien pour composter notre pass (je ne sais plus si ça en fait partie) ou encaisser un droit d'entrée .

Nous nous dirigeons en effet vers les Salines de Maras. La route maintenant étroite et sinueuse domine la Vallée Sacrée des Incas à 3300 mètres d'altitude. Tout à coup, au détour d'un virage, nos regards plongent vers l'Urubamba, au fond, dans la vallée et restent accrochés à mi-pente par le spectacle de milliers de bassins de couleur ocre, se prenant pour une palette de peintre.

SALINES.JPG

Le spectacle - très inattendu - est saisissant !!! : devant nos yeux, à plus de 3.000 mètres d'altitude (pour nous qui sommes habitués aux paysages de Camargue !!) près de 4000 bassins étincellent au soleil, accrochés à la montagne.

La route d'accès se transforme en chemin sinueux et étroit, à tel point qu'il est impossible de se croiser et que notre chauffeur doit faire  marche arrière - sur l'air de la Lambada, souvenez-nous - pour laisser la place à un car qui s'aventure par là !!.

SALINES--DE--MARAS.JPG URUBAMBA-DS-LA-VALLEE-SACREE.JPG
SALINES-DE---MARAS.JPG SALINES-DE-MARAS.JPG

Une source (dont on pense qu'elle est en train de se tarir)  sort à 25 ° de la montagne, souvenir de l'époque où cette partie du globe était sous l'eau ! et alimente ces bassins d'origine pré-incas encore exploités de nos jours par les paysans de la région, réunis, là aussi en coopérative.

SALINES--DE-MARAS.JPG

L'eau canalisée est dirigée vers les bassins selon les besoins et le sel est ramassé à la main en ratissant la fleur de sel, puis mis en sac et monté à dos d'homme jusqu'aux dépôts.

Comme on peut l'imaginer sans peine, le travail de ces récolteurs est très pénible du fait de l'environnement inhospitalier et agressif pour le corps de ces hommes et femmes qui travaillent courbés, à cette altitude, sous un soleil implacable. Par ailleurs, je ne suis pas certaine que respirer du sel toute la journée soit également bon pour leurs poumons.

Avant de partir, nous faisons une halte près d'un petit étal afin d'admirer les différents stades du sel ainsi qu'un superbe panier des différentes sortes de variétés de maïs cultivés dans la vallée.

 

Pour ceux qui préfèrent une visite "animée" des Salines de Maras, voici un reportage récent d'ARTE (clic en bas à droite pour passer plein écran)

Depuis le plateau, première vision sur les Salines et la route d'accès
SALINES-DE-MARAS-VUES-D-EN-HAUT.JPG

 

Peu après nous traversons la ville d'URUBAMBA, encore marquée par les inondations récentes pour y déjeuner dans un restaurant qui finit tout juste de réparer les dégâts.

A LA SORTIE D'URUBAMBA

Le pont qui permettait d'atteindre CUSCO en 40 mn a été emporté par les eaux et Ruth nous explique que les locaux doivent faire, en attendant sa reconstruction, un détour de près de 2h30.

 

Ci-dessous - et plus particulièrement pour mes petits enfants qui n'ont jamais vu d'adobe - mur extérieur du resto, fraîchement reconstruit.

MURS-EN-ADOBE.JPG

J'ai dit dans un de mes précédents articles que deux d'entre nous n'avaient jamais été malades. Ce n'est pas tout à fait vrai. Ce jour-là, C. n'est vraiment pas bien et le trajet est très pénible, à tel point qu'elle ne partagera pas le repas avec nous, préférant rester allongée dehors, au soleil.

PISAC

Au coeur de la Vallée Sacrée que les Incas considéraient comme la projection de la voie Lactée sur Terre, et où l'on trouve les constellations du Condor, du Lama, etc... il y a PISAC, le Condor, justement dans la symbolique des villes Incas (CUSCO étant le Puma, rappelez-vous).

C'est vers cette vallée fertile au relief impressionnant que nous nous sommes dirigés après le repas dans un restaurant accueillant et sans prétention.

Nous y avons mangé, notamment, une crèpe géante enfouie sous une tonne de chocolat chaud !! (ce genre de souvenir ne peut pas s'oublier, non ?) et la patronne parlait français !!

PISAC, où nous arrivons donc repus !!, est considéré comme le site INCA le plus important après celui de Machu Picchu.

Il domine la Vallée Sacrée et suit à la perfection les différents "plis" des montagnes sur lesquels les terrasses ont été aménagées à perte de vue.

Ces terrasses (andennes) qui s'étalent sur 65 hectares étaient destinées aux cultures et en particulier à celle du maïs. Les Incas avaient développé dix sept variétés de maïs.

 

MAIS

Le site archéologique de PISAC est l'un des plus importants de la Vallée sacrée. On accède aux ruines après une courte marche depuis le parking, où comme d'habitude, sont installés des artisans locaux.
Il y a dans l'air une petite musique faite de notes cristallines venant de mobiles que tiennent à la main des vendeurs. Nous sommes bien tentés de nous arrêter, mais Ruth nous entraîne vers les terrasses.

PISAC

Avec ses constructions militaires, religieuses (en haut de la photo) et agricoles, le site avait une triple fonction. Pisac défendait vraisemblablement l'entrée sud de la Vallée Sacrée, la forteresse d'Ollantaytambo, le nord.

PISAC-TERRASSES.JPG

Ruth attire également notre attention sur les centaines de trous qu'on peut apercevoir au loin sur la falaise qui domine Pisac : il s'agit d'anciennes sépultures Incas pillées avant même l'arrivée des archéologues.
Nous écoutons notre charmante guide, mais honnêtement, nous ne sommes pas parfaitement concentrés : les petites notes de musique évoquées ci-dessus nous appellent et grâce à nous les vendeurs ont épuisé leur stock de la journée en un quart d'heure !! (et comme nous étions en position de "force" !!, nous avons fait une excellente affaire malgré la colère d'un autre vendeur que le nôtre qui trouvait que son collègue "cassait le marché" !)

PISAC-VENDEURS.JPG

mobile-pisac.JPG

Et voilà une excellente transition pour parler de la deuxième chose à ne pas manquer, dit-on, à PISAC : son marché. Il est réputé dans toute la région pour la variété de ses étals de fruits, de légumes (dont le maïs).
Mais celui que nous voyons n'a rien à voir avec un marché "potager".
Les vendeurs de fruits et de légumes sont confinés sur une petite partie de la place.

MARCHE DE PISAC

Ce marché, très touristique, ne retiendra pas notre attention. Il y a, il est vrai, une débauche de couleurs, tant dans les vêtements des péruviennes et des enfants que dans celles des nappes et tapis et autres ponchos, mais 90% des étals présentent toutes sortes de bijoux en argent aux motifs incas, des instruments de musique, etc.. et je n'ai vraiment pas trouvé "d'authenticité péruvienne" à ce déballage.

Pendant que mes compagnons visitent de leur côté, je suis à la recherche, dans une boutique en bordure de la place, d'un bracelet en argent pour ma petite fille. Mais les  prix des bijoux proposés est au-delà de ce que j'ai l'intention de mettre pour une jeune ado de 11 ans.

Le collier ci-dessous m'avait littéralement sauté au visage à SACSAYHUAMAN où une péruvienne le portait à bout de bras sur le site) et je trouverai le bracelet plus tard.
 
COLLIER-ARGENT.JPG
Après avoir attendu RUTH un bon quart d'heure dans le minibus (pour une fois, c'est la guide qui n'était pas à l'heure, encore que nous n'ayons jamais eu de retard dans nos rendez-vous), nous poursuivons notre route vers la prochaine visite, OLLANTAYTAMBO. (j'adore tous ces noms de lieux, qui sont difficiles à retenir mais qui chantent sur les lèvres lorsqu'on les prononce).

 

OLLANTAYTAMBO

Ollantaytambo est la dernière grande cité Inca de la Vallée Sacrée que nous visiterons aujourd'hui.

Elle porte le nom de son héros, Ollantay que PACHACUTEC priva de ses terres et de sa fiancée parce qu'il désapprouvait l'union. Ollantay se réfugia alors avec ses hommes dans son village de la Vallée Sacrée jusqu'à ce qu'il soit vaincu par l'Inca Tupac Yapanqui. Cependant, ce dernier lui rendit ses terres .. et sa fiancée !!

Cette cité fut à la fois une forteresse, un grand centre religieux, un observatoire astronomique important et aussi un grand centre agricole.

Voilà à quoi cela ressemble lorsqu'on pénètre sur le site après avoir traversé un immense marché artisanal !!.

Vous savez à quoi cela me fait penser, avec le recul, ce passage obligé par les marchés : aux sorties des attractions dans les grands parcs du même nom en Europe .. et ailleurs !!. ce qui fait que sur le moment, on est presque plus attiré par les étals que par la visite du site !

Bon j'ai l'esprit mal tourné. C'est énorme, comme tout ce que nous avons vu aujourd'hui et les photos ne rendent pas hommage à ce site qui part à l'assaut d'une montagne, en fait le tour et se termine par des greniers sur la montagne en face !!.

OLLANTAYTAMBO--de-face.JPG

Plusieurs d'entre nous, dont moi, n'ont pu monter jusqu'au sommet pour cause d'essoufflement !. Donc de notre perchoir à mi-hauteur, voilà la vue que nous avions :

OLLANTAYTAMBO.JPG

Sur la montagne en face, à l'arrière du village, on aperçoit des greniers incas construits dans la montagneOLLANTAYTAMBO-greniers.JPG

Je vous le dis, tout cela est énorme et en plus, il y a du monde - donc des chemins et des constructions - jusqu'au sommet de cette montagne.  

J.L et l'autre couple de notre groupe, courageux, ont suivi le chemin qui monte au sommet du site, qui le contourne avant de redescendre sur la place où nous les attendons. Avant de les retrouver, admirez ces blocs de 6 mètres de hauteur, situés tout en haut, recouverts encore pour une petite part de peinture ocre et qui proviennent d'une carrière de l'autre côté de la vallée !!.OLLANTAYTAMBO-BLOCS-DE-6-METRES.JPG

Le village "inca" (à partir des volets bleus, derrière le marché nous a dit Ruth) est resté le même avec ses pavages, ses rigoles d'écoulement d'eaux usées, les cours des maisons où notre appareil photo indiscret a pénétré.

N. a même trouvé un centre de YOGA confrère !!.

Je n'ai pas pû faire un choix dans les photos : alors je vous laisse faire la ballade comme nous l'avons faite dans ce petit village hors du temps ...

La loupe, avec votre souris, sur l'image ....

 

 

Faut que je vous parle aussi de la partie "nouvelle" de la ville. Il n'y a qu'une voie d'accès - pas très large par-dessus le marché - et entre les bus, les camions, les voitures... c'est un chaos indiscriptible ... où le piéton ne compte pas.

D'ailleurs, notre chauffeur nous avait prévenu : "RV à telle heure, précise, je n'ai pas le droit de stationner". Et le moment venu, nous sommes montés dans le minibus comme si nous venions de faire un braquage de banque !!!

Sur la photo ci-dessous, prise le matin de bonne heure, c'était calme, mais vous pouvez me croire !! c'était vraiment de la folie. 

OLLANTAY.JPG

 

Après la visite d'OLLANTAYTAMBO, nous sommes retournés à URUBAMBA, avons traversé la ville, terminé dans une longue ruelle étroite en terre et sans éclairage devant un grand portail de bois. Des chiens ont répondu à la sonnerie sur laquelle "Papy Lambada" avait appuyé... puis une jeune femme est arrivée.

Compte tenu de l'environnement extérieur (celui de la ruelle), nous sommes très étonnés de ce que nous découvrons une fois le portail franchi et dûment refermé, au moment où la nuit tombe. : devant nous un petit village de chalets très colorés avec des toits très pointus, et des jardins très fleuris ... un petit Eden.  S'il n'y avait pas tous ces parterres fleuris, (on a prélevé quelques boutures pour le jardin !) nous aurions l'impression, dans les dernières lueurs rosées du jour, d'arriver dans une station de chalets quelque part en montagne !

Notre chauffeur est revenu un peu plus tard pour nous amener au restaurant : la ville prépare une procession et les locaux sont en train de réaliser des mandalas avec des fleurs sur le sol au moment où nous passons. Il y en a sur toute la longueur de la rue !! c'est vraiment superbe et merci à JL qui malgré les conditions (le car roulait, il faisait nuit) a réussi à faire cette photo.  

URUBAMBA-MANDALA.jpg

ENTRE URUBAMBA ET LA GARE PROVISOIRE

Transfert en matinée à Ollantaytambo (20 minutes) pour prendre le célèbre train des Andes qui serpente dans la montagne jusqu’à Aguas Calientes (1h25). Navette ensuite en matinée jusqu’à l’entrée du site et visite complète du plus célèbre des sites incas. La découverte du plus spectaculaire site du continent sera l’apothéose du voyage avec ses secteurs agricoles, ses secteurs urbains et ses incroyables constructions à flanc de montagne. Possibilité de profiter du site jusqu’à la fermeture en fin d’après-midi. Dîner. Nuit à l’hôtel Presidente (2 étoiles).

Voilà ce que prévoyait notre programme lorsque nous l'avions établi en Octobre 2009. Mais c'était sans compter avec dame Nature. Ce que nous devions faire en un jour, nous allons le faire en deux ... et dans le fond ça n'est pas plus mal.

Pendant le petit dejeuner, nous entendons La Lambada (voir ).

Notre chauffeur nous rejoint et nous aide à transporter nos bagages jusqu'au minibus garé un peu plus loin dans la ruelle ... qui ce matin est inondée - il y a une cascade qui dévale de la montagne dans la rue -!!.

Après quelques manoeuvres nous repartons en direction d'OLLANTAYTAMBO que nous traversons plus facilement qu'hier soir ! et empruntons un chemin de vignes où l'on ne peut pas se doubler. C'est pourtant la seule façon aujourd'hui d'accéder au tronçon de voie qui a été réouvert. Le train ne circule à nouveau que depuis deux jours mais nous ne le prendrons pas à l'endroit prévu, la voie ayant été détruite. Nous pouvons observer d'ailleurs, le long de notre parcours  (puisque le chemin longe la voie qui longe l'URUBAMBA) des hommes au travail sur les rails. 

vue côté montagne : notez les sacs de sable 

GARE 5

Nous allons donc rejoindre une gare provisoire située en amont à près de 20 Kms. Mais ce ne sont pas les kms, ni même le chemin qui sont pénibles mais les croisements avec les autres véhicules. Personne ne bronche. Les deux véhicules sont là, mufle à mufle, et c'est le plus intelligent qui recule. A cette cadence, mais sur l'air de La Lambada, nous avançons ou reculons sur ce chemin où il n'y a plus d'accotement, au ras de la rivière en furie.

GARE

Notre "Papy Lambada" nous débarque donc, au bout de près de 2 heures sur un parking. Nous sommes échoués là avec une centaine d'autres personnes : on dirait un camp de réfugiés !!. Les voyageurs sont tous là,  installés sur le gazon, attendant patiemment que les choses évoluent ....

GARE 2

INCA RAIL

L'attente se prolonge, on décide donc de se diriger vers un petit marché artisanal installé sous des tonnelles en bois exagonales où on peut s'installer plus confortablement sur des coussins, à l'ombre. 

De ce petit observatoire nous avons une vue superbe sur la rivière et sur les allées et venues des groupes qui s'avancent vers les wagons et d'autres qui remontent. Un peu plus haut une antenne médicale est en train de s'occuper d'un groupe de trekkers.

gare-tonnelles.JPG

INCA RAIL

GARE 1

Lorsque c'est le moment, le personnel nous fait signe de nous préparer. C'est très bien organisé : chaque employé prend en charge un groupe de personnes - les gens admis à prendre le train étant ceux et seulement ceux qui ont eu la chance d'obtenir un billet - et lui demande de le suivre jusqu'à la gare, tout en bas.  Panneau à bout de bras pour qu'on ne la perde pas de vue, nous suivons donc une charmante jeune femme très souriante jusque devant un wagon. 

Pour aller ça va puisque ça descend. Mais on croise les gens qui remontent et qui semblent très essoufflés. On apprécie d'autant plus le travail et l'effort que doivent fournir tous ces locaux qui portent d'énormes sacs sur leur dos (ce sont les sherpas des trekkers !).

Notez la taille du balluchon sur les épaules de cet homme (au centre de la photo) qui avance sur le chemin de l'Inca, autre voie d'accès pour le Machu Picchu

GARE--sherpa.JPG

Il n'y a pas trop de travail dans la région à part le tourisme et l'agriculture. Mais comme elle attire beaucoup de trekkers compte tenu de la proximité de la jungle, beaucoup d'hommes sont porteurs pour les trecks.

Ruth nous a dit qu'elle pensait que l'agriculture était l'activité principale du coin. Or, après les inondations, elle s'est rendue compte qu'en fait c'était le tourisme la principale ressource. Du jour au lendemain, nous a-t-elle raconté, tous les gens qui travaillaient dans ce secteur se sont retrouvés au chômage et les deux derniers mois ont été très durs pour beaucoup d'entre eux.

Bien, revenons à notre train. En fait, il y a deux sociétés qui desservent ce tronçon de voie : Peru Rail et Inca Rail. L'une est comme notre SNCF, l'autre est privée. Le point commun entre les deux, c'est qu'elles ne transportent que des touristes. Et nous avons droit d'ailleurs à un voyage avec hôtesses et service à bord, dans un train tout neuf, avec des fenêtres partout - même au plafond - et où les sièges sont en cuir !!. Le luxe quoi ... Nous étions dans l'Inca Rail, j'ignore comment cela se passe sur Peru Rail.

GARE 3

GARE 4

GARE 6

Quoi qu'il en soit, le spectacle est à l'extérieur. Le train roule très lentement sur la voie qui longe l'URUBAMBA et c'est très impressionnant. On regarde ça, hypnotisés,  et nous prenons conscience de la chance que nous avons de faire partie des quelques chanceux qui se dirigent vers AGUAS CALIENTES et notre but ultime le MACHU PICCHU.

21 avril 2013 7 21 /04 /avril /2013 07:00

L'ALTIPLANO

Nous avons changé de minibus ... et de chauffeur. Celui-ci, aussi souriant et empressé que Sylvio, nous avons fini par l'appeler, avec beaucoup de tendresse, "papy lambada", parce que lorsqu'il enclenchait la marche arrière de son minibus, on entendait La Lambada  !!!.

"Papy Lambada", notre chauffeur et  Ruth, notre guide

RUTH ET PAPY LAMBADA

Ce genre d'avertisseur (interdit en France, sinon ça se saurait !) nous amusait chaque fois que nous l'entendions : mais nous savions aussi que "papy" était en train de se garer pas loin.   

C'est donc avec lui que nous quittons PUNO. La guide nous rejoindra en cours de route ...

C'est un peu une journée de transition à la fois dans les paysages mais également dans le voyage.

Nous entrons dès ce soir dans la région de CUSCO : suite aux inondations provoquées par l'URUBAMBA (j'en reparlerai plus tard) en janvier 2010, nous savons que l'accès à la Vallée Sacrée est très difficile du fait de la destruction de ponts sur la route. Quant au Machu Picchu, il est fermé .... 

Donc on s'interroge un peu ...

En attendant, nous sommes au coeur de l'Altiplano. Il y a des mots, comme ça, qui sont magiques pour moi : Nazca, Titicaca, Altiplano, Cuzco, Machu Picchu...

Et nous ne sommes pas déçus : cette vaste plaine d'altitude située sur la Cordillères des Andes (encore un mot magique !) est la plus haute région du monde habitée après le Tibet (ah !!! le Tibet...) et nos yeux se perdent un peu dans cette immensité.

Voici, chronologiquement d'après l'heure inscrite sur les photos, les paysages que nous avons traversés.

 09H16 du matin : début des paysages de l'Altiplano

ALTIPLANO-PAMPA.JPG

 09 h 23 : ce paysage ascétique est habité ALTIPLANO 10 h 16 : regardez les terrasses naturelles à gaucheALTIPLANO TERRASSE COLQUA

 10 h 19 : un troupeau d'alpagas

ALTIPLANO 1

10 h 25 : nous quittons la province de Puno et entrons dans celle de CUSCO. Hauteur 4335 mètres.ALTIPLANO 2

Nous faisons notre première halte à cet endroit où, comme chaque fois, les péruviens et péruviennes essaient de vendre leur production artisanale. Mais cette fois, il y a quelque chose de différent : une musique chinoise à fond !!.

Tant pis pour ces vendeurs, mais le bruit et l'altitude nous ont bien vite faits remonter dans le minibus.

   10 h 42 : un glacier, au loin. Et admirez ce ciel !

ALTIPLANO GLACIER

Le voilà de plus près

ALTIPLANO GLACIER

 10 h 45 : quelques habitations au milieu de nulle part

ALTIPLANO 4

 10 h 45 : Pont en corde pour accéder au village ci-dessus

ALTIPLANO PONT

Plus tard nous faisons une halte dans un restaurant près d'une petite rivière. La voie ferrée qui dessert CUSCO est là toute proche : mais nous savons que les trains ne circulent pas. 

D'ailleurs, les gens marchent tranquillement dessus sans se préoccuper de quoi que ce soit.

VOIE DE CHEMIN DE FER

"Papy" nous signale le passage d'un petit engin qui est là pour tester la voie.

VOIE DE CHEMIN DE FER 

Dans et autour du restaurant nous avons tout loisir de faire de gros câlins aux alpagas !!.

ANNIV.JPG

Et des câlins, il y en aura encore ce midi-là.

Après s'être éclipsée un moment, Da revient avec Ruth, notre nouvelle guide, (une femme splendide), et peu après apparaît un gateau d'anniversaire : eh ! oui. Aujourd'hui l'événement le plus important, c'est celui là. J'ai un an de plus. Et Philippe Pierre, le responsable de Terres Magiques, aidé par ma soeur, a eu cette charmante attention !!; Il ne manquait que le joueur de flûte andine !. Mais non, je rigole !!

Et vous savez quoi : j'adore fêter mon anniversaire au Pérou parce que je veillis moins vite !!!. En France, la journée est presque terminée alors qu'ici on a encore tout l'après midi et toute la soirée ! 

 

 

RAQCHI ET ANDAHUAYLLAS

Après le repas-anniversaire-surprise !! nous sommes remontés dans le minibus, direction RAQCHI et le temple du Dieu fondateur Wiracocha

Le soleil est de feu lorsque nous traversons la place, son marché et son église et que nous nous engageons entre deux haies de petits arbres - qui ne font même pas d'ombre - avant de déboucher devant le temple.

PLACE-DE-RAQCHI.JPG

C'est le premier véritable site Inca que nous voyons et ses dimensions sont très impressionnantes. Unique en son genre du point de vue de l'architecture - on ne verra ces hauts murs de près de 12 mètres que là, - il s'agissait d'un important centre à la fois religieux et administratif.

Il est composé du Temple principal (les toits en tuile ont été ajoutés à la demande de l'UNESCO pour éviter que les murs en adobe ne se dégradent encore plus)

RAQCHI TEMPLE DE VIRACOCHA

d'habitations bien alignées réservées aux prêtres

RAQCHI

et de Qolqas : réserves de stockage des denrées alimentaires, de forme circulaire de 8 mètres de diamètre

RAQCHI TEMPLE DE VIRACOCHA GRENIERS

Par ailleurs, sur ce site se trouve un ensemble de fontaines appelées "le bain de l'Inca" (Ruth a même évoqué le mythe de la fontaine de Jouvence). J'avoue qu'on est tous allés y tremper nos mains ! on ne sait jamais ....

Le réseau d'alimentation de ces fontaines est très bien fait, mais personne n'a encore réussi à savoir d'où vient l'eau de ces sources qui ne tarissent jamais.

RAQCHI FONTAINE DE JOUVENCE

Ce qui est très surprenant pendant la visite du site c'est le contraste qui existe entre  ces superbes ruines qui inspirent le respect et nous renvoient dans le passé, et la vie quotidienne qui continue comme si de rien n'était : en fait, l'endroit n'a jamais cessé d'être cultivé depuis les Incas.

RAQCHI VACHES RAQCHI CULTURES

Raqchi est aussi un centre artisanal important. Nous nous arrêtons donc longuement sur la place pour acheter de l'eau et faire une razzia de souvenirs (bâton de pluie, échiquier, céramiques, etc...). Depuis le début de notre séjour, on s'est habitué bien sûr au chapeau - comme celui de la femme à l'arrière plan - mais il semble que le signe distinctif ou en tout cas l'originalité du village soit ce chapeau plat, très seyant (au premier plan et sur la première photo de l'article). 

RAQCHI CHAPEAU

Nos emplettes terminées, nous rendons une ultime visite à  l'église d'Andahuaylillas. Cette église, en bordure d'une place où l'on peut voir deux superbes arbres,

arbre andahuylillas

a été fondée par les Jésuites et est surnommée "la Chapelle Sixtine andine" en raison de la richesse de sa décoration intérieure (photos interdites). A droite de son porche 3 énormes croix.

J'ignore si c'est la fatigue (nous roulons depuis près de 7 heures) mais je dois reconnaître qu'à part le balcon extérieur, les plafonds en bois sculptés et décorés, les bancs sur lesquels on ne peut pas s'asseoir parce qu'ils sont d'époque, les fonds baptismaux impressionnants, et les bouquets ou gerbes de fleurs qu'un homme était en train d'arranger autour et devant l'autel, je n'ai pas d'autres souvenirs de cette église.

chapelle sixtine andine

Nous arrivons à CUSCO peu de temps après. Le minibus se faufile dans d'étroites rues et nous débarquons près de la Place d'Armes au bas d'une rue qui monte, monte ... Notre hôtel est à mi-hauteur et nous arrivons dans l'accueil en soufflant comme des phoques (heureusement qu'on n'avait pas nos bagages à porter !!).

CUSCO-RUE-HOTEL.JPG

Laurent, de l'Agence Terres Magiques des Incas, nous attend pour faire le point avec nous et pour nous annoncer quelques modifications dans notre programme compte tenu des conséquences liées aux inondations récentes.

CUSCO 

Un voyage au Pérou c'est un voyage dans le temps et dans l'histoire.

Et ici, cette phrase prend toute sa signification.

Dès nos premiers pas hors du minibus, nous sommes dans la rue la plus connue de CUSCO, celle où subsistent encore les murs Incas

CUSCO-RUE.JPG

et où il y a la fameuse  pierre à 12 angles.

CUSCO-PIERRE-12-ANGLES.jpg

C'est magique : je suis dans la carte postale. En plus, je peux promener mes mains sur ces pierres d'un gris foncé, si chargées émotionnellement et parfaitement ajustées..

Un peu d'histoire :

FONDATION-DE-CUSCO.jpg

 

Une légende raconte que Viracocha - sorti des eaux du lac Titicaca - demanda à Manco Capac (le premier Inca) et son épouse-soeur Mama Ocllo de fonder la capitale du futur empire Inca là où s'enfoncerait son sceptre d'or, et ce fut dans la vallée de la rivière Huatanay, à l'emplacement de CUSCO, qui signifie en quechua "Nombril ou Centre du Monde".

Manco Capac enseigna aux hommes l'agriculture et l'artisanat, et Mama Ocllo enseigna aux femmes l'art du tissage

 

La CUSCO "moderne" a été fondée par PIZARRO. "Fondée" si on peut dire : en fait tous les palais et temples Incas ont été détruits par les colonisateurs et les constructions nouvelles ont été érigées sur les fondations des bâtiments Incas ce qui donne à cette ville son aspect métis et colonial. 

Elle est inscrite au Patrimoine culturel de l'Unesco depuis 1983.

Dès qu'on y arrive, on est surpris par l'ambiance qui y règne. A la fois par la force qui se dégage des murs impressionnants des anciens palais, par l'architecture de la ville mais également par la population qui la fréquente.

D'abord, nous sommes interpellés en permanence dans ces rues historiques par des jeunes filles qui proposent des "massages" !!

Il y a beaucoup de touristes - jeunes routards trekkers pour la plupart -. Je n'y suis jamais allé, mais ça m'évoque le Katmandou des années 70.

Enfin, toute l'activité de CUSCO est tournée vers le tourisme... et ça se sent. 

On sait depuis notre briefing d'hier soir avec Laurent de Terres Magiques que le Machu Picchu ne sera réouvert que demain, qu'une partie de la voie ferrée a été remise en état mais que deux wagons seulement peuvent y circuler.

Conséquence : seul un touriste sur cinq actuellement présent dans la région pourra accéder au Machu Picchu. Nous faisons partie de ceux-là (le 4 Avril et non le 3 comme prévu).  Mais pour avoir craint le pire jusqu'à maintenant, nous partageons la frustration de tous ces gens dont le but ultime était cette cité mythique et à qui les agences de voyage offrent en solution alternative une séance de chamanisme.

Et à ce sujet, revenons à l'aspect tourisme de l'activité de la ville : sachant ce que je viens de vous dire, nous sommes très surpris de lire sur toutes les devantures des agences de voyages locales (et dieu sait qu'il y en a !!), "accès au Machu Picchu par une route alternative ... ou par des bus spéciaux ... etc).

Quant on sait que le plus important pour aller au Machu Picchu c'est d'arriver à Aguas Calientes et que les deux seules façons d'arriver là sont le train - mais le nombre de touristes est contingenté compte tenu du contexte - et la marche ... on se pose des questions !!

Attention, je ne suis pas en train de dire que je n'ai pas aimé CUSCO - au contraire - mais je suis une incorrigible qui avance dans la vie "les yeux ouverts".

Ma soeur et mon beau-frère qui y étaient venus 5 ans auparavant pour l'Inti raymi ont trouvé que la vie avait beaucoup changé entre leurs deux séjours. Deux exemples personnels : 

- les jeunes filles aux massages n'étaient pas là

- l'Inti raymi était une fête locale, réservée aux locaux avec quelques touristes qui pouvaient y assister gratuitement.

Pour ceux d'entre vous qui ignorent ce que c'est, l'Inti raymi l'explication est

Aujourd'hui, les places à cette fête sont réservées par et pour les touristes (à raison de 90 dollars US par personne !!) des années à l'avance, ce qui fait que les locaux ne s'y retrouvent plus en terme de coutumes - c'est devenu un spectacle -, de places physiques, et d'argent ... (leur pouvoir d'achat n'a rien a voir avec celui des touristes !).

Ils envisagent donc de revenir à quelque chose d'authentique ailleurs nous a raconté la guide.

Je voudrais aussi vous parler de notre hôtel. (un superbe diaporama sur ce lien)

Un hôtel avec un cachet colonial, des chambres avec des vues imprenables sur la ville (le premier soir, nous avons pu assister depuis notre lit à un magnifique feu d'artifice).

Les deux chambres dites "matrimoniales" occupés par les deux couples de notre groupe comportent une grande mezzanine avec coin salon !! et vue, là aussi, superbe sur CUSCO et les murs de celles du niveau le plus bas sont les murs Incas ! (y compris la salle de bains).

Un coin internet en libre accès et des patios fleuris partout.

CUSCO-HOTEL-AMARU-COUR.JPG CUSCO-HOTEL-AMARU-JARDIN.JPG
CUSCO CHAMBRECUSCO vue CHAMBRE  

A Gauche : chambre "Inca" de Da et JL

et

salle de bainsCUSCO-SALLE-DE-BAINS.jpg

 

 

A gauche : vue sur CUSCO depuis notre chambre

Son nom : Hôtel AMARU

Déjà, rien que ce nom est toute une histoire : Tupac Amaru est le dernier Inca. Un homme superbe dont le portrait - qui a beaucoup impressionné N !! - trône au milieu du patio de l'hôtel. Nous nous sommes donc intéressés plus particulièrement au sort de cet homme.

TUPAC-AMARU.JPG

Il est le fils de Manco Inca et son nom signifie « serpent brillant » en quechua.

D'un esprit rebelle et bien que jeune et inexpérimenté, il fut un ennemi implacable des conquistadors à tel point que les espagnols décidèrent de le capturer en envoyant 300 soldats - rien que ça !! - .

Lorsque ces derniers arrivèrent, Tupac Amaru s'était enfui dans la jungle avec sa famille mais ils furent finalement capturés et ramenés à CUSCO.  

Après un rapide jugement, il fut condamné à mort et écartelé sur la grande place à CUSCO, le 24 Septembre 1572.

L'écartèlement n'ayant pas entraîné la mort, les conquistadors lui coupèrent la langue, la tête, les deux bras ainsi que ses jambes. Ses membres furent ensuite dispersés dans quatre villes différentes du Pérou et le reste du corps fut brûlé.

Son épouse et ses enfants furent torturés et tués devant ses yeux.

Dur, dur, vous ne trouvez pas ? de la part de gens qui disaient apporter le progrès... 

 

Après cette digression, je reviens à notre matinée.

Je vous livre en vrac toutes les émotions qui nous ont submergées et que nous avons partagées, dès notre premier matin à CUSCO où notre seule activité a été justement de nous laisser porter par l'ambiance et la découverte.

Nous sommes descendus jusqu'à la Plaza des Armas sur un côté de laquelle trône la Cathédrale, (visite prévue cet après-midi) et nous sommes égarés dans les rues étroites bordées par ces pierres séculaires, dans des arrières cours où nous nous sommes laissés aller à notre envie de "magasinage" (tiens ! je me suis trompée de pays !!. c'est l'influence des touristes Canadiens, nombreux ici).

CUSCO-MARCHANDS.JPG

Nous avons quand même le souffle un peu court et toutes les marches que nous avons à monter (ou à descendre) nous demandent un réel effort. 

Mais notre errance dans cette ville où chaque pas nous renvoie vers le passé reste une merveilleuse découverte. 

Nous terminons notre matinée dans une pizzeria près de la Place des Armes où nous commandons beaucoup trop : nous demandons donc au serveur de ne pas jeter celle que nous n'avons pas mangé et de la donner à quelqu'un qui en aurait besoin. Il acquiesce avec un grand merci .... mais nous ne saurons jamais si c'est véritablement ce qui s'est passé ....

 

CUSCO - SACSAYHUAMAN ET RUINES INCAS

Il est 13 h30. Nous retrouvons Ruth à l'hôtel pour une visite des ruines incas.

Nous nous sommes dirigés vers le minibus sans le voir mais en nous fiant à La Lambada (Papy était en train de se garer ... les rues sont tellement étroites), le temps que nous montions tous à bord.

La route s'élève, en serpentant, au dessus de Cusco et on remarque deux choses :  de grosses bâches bleues qui retiennent tant bien que mal les talus qui menacent de s'effondrer suite aux inondations récentes.

CUSCO-TAUREAUX.JPG PUCCA-PUKARA-1.JPG

La deuxième curiosité du coin, ce sont ces couples de petits taureaux que l'on voit sur les toits des maisons. C'est une spécialité des Pukara et les accessoires qui leur sont associés sont censés représenter le métier du propriétaire. Ces taureaux en céramique sont un présent traditionnel offert à la fin de la construction de la maison. Il y en a partout, de même que des dessins d'une couleur brique représentant des animaux sur les façades des maisons.     

 

Nous nous arrêtons un moment près du "Cristo Blanco" qui domine la ville, les bras grands ouverts, comme pour la protéger. JL en profite pour discuter avec un "confrère" qui lui explique comment il peint avec seulement les trois couleurs de base !!

  CUSCO-CHRISTO-BLANCO-copie-1.JPG  

CUSCO-PEINTRE.JPG

Vue sur "le nombril du Monde" 

CUSCO-VILLE.JPG

La ville offre un visage impressionnant et spectaculaire (pourvu qu'on n'y bâtisse jamais d'immeubles en verre ou en béton... ) : on peut distinguer la Plaza des Armas, la  basilique et l'église de la Compagnie de Jésus.

CUSCO-PUMA.jpg

On cherche en vain à deviner la forme du Puma que la ville Inca avait à son origine, SACSAYHUAMAN étant la tête.

Dur à retenir et à prononcer. Faites comme moi : pensez à "sexy woman" !! (le truc mnémotechnique est de ma soeur !)

J'adore cette photo de Ruth contemplant sa ville. Elle nous parle aussi de toutes ces maisons, au loin, qui partent à l'assaut des "plis" de la montagne et qui sont souvent construites par des immigrés (des boliviens notamment) sans permis de construire et qu'il est ensuite difficile de déloger.

CUSCO-RUTH.JPG

Plus loin c'est Sacsayhuaman, avec ses 3 étages de murs construits en zigzag pour imiter les dents du Puma, dit-on. (observez la taille des gens !)

CUSCO-SACSAYHUAMAN-ET-CHRISTO-BLANCO.JPG Les proportions de cette ancienne forteresse sont gigantesques, 3.000 hectares. Les photos ne lui rendent pas hommage. (on ne peut prendre que des "morceaux")

Les pierres parfaitement ajustées laissent deviner une architecture défensive monumentale. On a de la peine à imaginer qu'elle ait pu être une proie facile pour les conquistadors !!

Sacsayhuaman est une construction dédiée au culte du dieu Soleil. C'est là essentiellement que se déroule la fête de l'Inti Raymi ou "fête du Soleil" le 24 Juin de chaque année.

CUSCO-SACSAYHUAMAN-PIERRES-N.JPG

Admirez de plus près le génie des Incas : N. nous sert "d'étalon" en quelque sorte pour montrer le gigantisme des pierres.

Tiens ! On entend la Lambada ! Il est donc temps d'aller vers notre prochaine étape. Le billet d'entrée est un billet unique qui permet d'accéder à tous les sites de et autour de CUSCO. Il coûte 40 dollars US.

TAMBO MACHAY

Après une marche d'une vingtaine de minutes sous un ciel très menaçant et en grimpette !!, c'est TAMBO MACHAY que nous découvrons, aussi connu sous le nom des "Bains de l'Inca".

TAMBOMACHAY.JPG

Remarquez l'interdiction et la corde qui empêche l'accès aux fontaines.

Ruth nous explique que ces dispositions ont été prises suite à l'anecdote suivante : une touriste américaine complètement nue, en position du lotus, a passé tout un après-midi sous les jets,  malgré les demandes des différents guides, en déclarant qu'elle resterait là tant que tous ses shakras ne seraient pas nettoyés !!.

En effet, ici les lieux sont tellement "chargés" qu'on attribue à l'eau ou aux pierres une certaine énergie bienfaitrice et qu'on a tendance, d'un geste naturel, à toucher (la pierre par exemple, jusqu'à la rendre noire pour certaines !!!). Il n'est donc pas rare, dans les lieux que nous visitons de voir cette interdiction. 

C'est d'ailleurs ce que nous avons fait (frotter l'autel) en arrivant à Kenko (Qenko) !!!, un centre cérémoniel à l'entrée duquel il y a une énorme pierre.

Qenko signifie labyrinthe en quechua. C'est en effet un dédale de galeries et de chambres souterraines qui a peu être abrité le tombeau de Pachacutec.

KENKO-autel.JPG

KENKO.JPG

KENKO-GALERIE.JPG

Impressionnant ! non ?

CUSCO - CATHEDRALE

Le ciel charrie maintenant de gros nuages noirs. Ruth nous dit qu'elle craint que cela n'alimente encore plus l'Urubamba dans la Vallée Sacrée.

En ce qui nous concerne, les grosses gouttes de pluie qui commencent à tomber ne nous gêneront pas puisque nous entrons maintenant dans la Cathédrale de Cusco.

L'entrée est payante (en fait elle fait partie du pass dont j'ai parlé ) et pendant que Ruth valide nos billets nous observons un groupe d'une dizaine d'étudiants canadiens qui essaient de négocier avec le caissier ... et qui en définitive ne rentreront pas. 

Cette dernière est située sur la Plaza des Armas et fut édifiée, comme on peut s'y attendre, sur les ruines d'un temple Inca : celui dédié au Dieu Viracocha.

cathedrale cusco

La particularité de cette cathédrale massive (1), flanquée de deux puissantes tours, est qu’elle est composée de plusieurs influences, européennes, Incas et baroques.

A l'intérieur, c'est immense et nous tombons en plein préparatifs de la fête de Pâques. Il y a notamment une gigantesque croix en travers de la Cathédrale.

Le sanctuaire forme un triple vaisseau bordé d'une série de chapelles latérales, chacune possédant son propre autel. L'une de ces Chapelles est dédiée au Seigneur des Tremblements de Terre et abrite un Christ noir, toujours revêtu de son jupon en dentelle.

Près de l'une des portes, Ruth attire notre attention sur une pierre ronde d'une hauteur de 80 cm environ d'origine Inca,  aux pieds de laquelle on peut voir des pétales de fleurs. Son sommet est noirci par les attouchements coutumiers des péruviens qui jettent aussi des pétales de cantuta par terre.  

Autre particularité dans cette Cathédrale, c'est le tableau représentant La Cène (d'après Léonard de Vinci). On y reconnaît en effet le tableau original mais avec quelques petites adaptations locales !! : (à venir : un article sur cet aspect) 

Représentation de la Cène (Cathédrale)

la-cene.jpg

 Autre digression (dans un restaurant)DIGRESSION-LA-CENE.JPG

et à partir de CUSCO, dans tous les marchés artisanaux, nous trouverons cette représentation peu orthodoxe en plâtre, à côté des angelôts et autres symboles religieux.

TEMPLE DU SOLEIL - QORINCACHA

Notre prochaine visite est pour le Temple du Soleil - Qorikancha - "enceinte de l'or" en quechua.

Avant l'arrivée des espagnols, il s’agissait du plus grand temple du Soleil de l’Empire inca. Il était le théâtre des cérémonies importantes : mariages, sacres, funérailles.

C'est là que les momies des empereurs Incas étaient conservées, assises sur des trônes en or.

"Les chroniqueurs espagnols ont abondamment décrit ses richesses fabuleuses, avant qu'elles ne soient fondues ou éparpillées : le pourtour du temple, aux murs peints en bleu, était orné d'une énorme corniche en or, les autels, les portes, les statues, étaient décorées de planches d'or et d'argent, parfois incrustées de pierres précieuses qui, de jour comme de nuit, reflétaient la lumière du jour ou bien celle des torches.

La porte principale, ornée de motifs d'or et d'argent, s'ouvrait sur un grand sanctuaire. Au-dessus de l'autel, étincelait un grand disque d'or, censé représenter le Soleil. Il était placé de telle manière que les rayons du soleil levant le frappaient et le faisaient resplendir.

À l'arrivée des Espagnols, il fut rasé et pillé de fond en comble. Les plaques d'or couvrant les murs furent arrachées et les momies des anciens Incas profanées. Il ne resta debout que les fondations qui, peu après, servirent d'assise à la construction de l'église et du couvent de Santo Domingo." (source Wikipedia)

Toutefois un mur massif et courbe se voit toujours sur le site. Il a résisté aux destructions des Espagnols, et aux séismes qui ont rasé la plupart des autres édifices coloniaux.

CUSCO TEMPLE DU SOLEIL

Comme tout à l'heure à Tambo Machay  remarquez la barrière qui protège la pierre, afin d'éviter les manifestations "d'enthousiasme ésotérique" des touristes et locaux.

(J'ignore s'il y a une relation de cause à effet, mais depuis ce matin avec ma soeur nous communiquons par télépathie : il suffit que je pense à quelque chose pour qu'elle l'exprime à haute voix !!. Ce qui nous amuse beaucoup).

Aujourd'hui on peut également observer à l'intérieur, sous une structure genre hangar, le savoir faire des Incas en matière de construction et d'assemblage des pierres, l'alignement parfait des fenêtres trapézoidales ainsi qu'une maquette reproduisant l'original.

CUSCO--TEMPLE-DU-SOLEIL.JPG

Le couvent érigé sur les fondations offre une cour et des arcades superbes. (heureusement que nous étions à l'intérieur, car à l'extérieur l'orage se déchainait !!!)

CUSCO-TEMPLE-DU-SOLEIL.JPG

CUSCO-TEMPLE-DU--SOLEIL.JPG

La journée a été très chargée. Nous la terminons dans un restaurant typique de la Plaza des Armas, un peu bruyant (une famille nombreuse d'allemands est installée à la table centrale) où nous dégusterons des brochettes, des soupes ou salades composées, fraîchement préparées et excellentes.

Nous n'allons pas à la soirée andine prévue dans le programme "Possibilité (sans supplément) d’assister à un spectacle de danses et musiques andines folkloriques au centre d’arts natifs en soirée" car demain nous démarrons tôt.

Par contre, une fois arrivés à l'hôtel nous regardons la télévision et tombons sur les actualités régionales (en quelque sorte) montrant Suzanne Sarandon, venue exprès officialiser la réouverture du Machu Picchu demain. C'est donc confirmé : nous sommes des petits veinards...

________________________

(1) : l'une de mes lectrices m'a fait remarquer que les photos ci-dessous (que j'avais attribuées à la Cathédrale de Cusco) représentent en fait la Compagna de Jésus. Erreur (mélange de photos) réparée....

 

CUSCO-BASILIQUE.JPG

CUSCO-BASILIQUE-ET-PLACE.JPG

 

14 avril 2013 7 14 /04 /avril /2013 10:55

 VISITE CHEZ LES UROS

C'est miraculeux !, l'intraveineuse que m'a faite le Docteur hier soir a réglé tous mes problèmes. Je ne souffre plus d'aucun symptôme.

Du coup, à 6 heures du matin, je traverse la rue pour aller sur la place des Armes (notre hôtel est situé en bordure) téléphoner depuis une cabine publique à mes enfants.

Je me sens juste un peu flagada parce que je n'ai pratiquement rien mangé depuis 3 jours.

Aussi je me jette comme une affamée sur le petit déjeuner.  Tout y passe : les oeufs, le jambon, la confiture, les fruits, les avocats : je mélange salé, sucré ... peu importe,  je n'ai plus mal nulle part !!. (et mon Docteur Miracle a même dit à ma soeur hier soir que l'effet durerait sans problème jusqu'à la fin du voyage).

Il y a un revers à la médaille : Da s'est tellement fait du souci pour moi :

1. de me voir malade depuis 3 jours

2. d'avoir assisté à la séance de "banderilles" d'hier soir

Allez, j'en remets une couche : (le blanc, c'est du coton)

INTRAVEINEUSE

qu'elle fait une très méchante crise de vésicule biliaire.

Revoilà notre Docteur Miracle (ou plutôt son assistant, connecté en permanence par téléphone à son "boss"), à qui elle dit en lui montrant alternativement

1. Le bras : "not here"

2. puis les fesses : "here" !!!

Elle aura droit à 4 piqures dans la journée et ne bougera pas de la chambre. (il n'a pas trouvé de vogalène dans les pharmacies de Puno, donc il a été obligé - toujours sous la direction du "boss - Dr Miracle" d'associer deux produits).

Pas de Lac Titicaca aujourd'hui (heureusement, elle avait fait la ballade il y a 5 ans !!).

Du coup son gentil mari reste avec elle et nous partons à quatre à l'assaut de ces fameuses iles artificielles construites en roseaux par les UROS dans un bateau privé, alors que les autres (bateaux) partent remplis à bloc !. Quelle honte !! même pas ...

TITICACA-BATEAU.JPG

Le Lac Titicaca : qui n'a pas souri en prononçant ces mots ? parce que pour nous, français il y aura toujours cette ambiguité du mot qui nous renvoie vers l'enfance !!

La guide qui nous accompagnait, et qui devait connaître cette source d'amusement et son origine ajouta même qu'une partie des  eaux du Lac Titicaca se déversent dans le Lac Poopo en Bolivie (et oui ! ça ne s'invente pas !).

Vue du Lac Poopo par satellite (capture depuis Google Earth)

LAC POOPO

Allez, un peu d'histoire à propos du Lac, il mérite bien qu'on le présente.

Il est pour les indiens des Andes le berceau de Viracocha, Dieu du ciel, créateur de toutes choses qui est sorti du lac Titicaca et qui a créé le soleil "Inti", la lune "quillamama" et les êtres humains qu'il a envoyés aux quatre coins du monde.

Son nom signifierait Roc du Puma en Aymara. (Lisez la légende )

Divisé entre le Pérou et la Bolivie à 3800 mètres d'altitude, il est le lac navigable le plus haut du monde et le deuxième en superficie.

J'ai été surprise par le Lac Titicaca. Sans jamais m'être réellement posé de questions sur son apparence, je m'attendais à voir un lac (genre Léman - en plus grand !) mais plat et de l'eau à perte de vue. En fait, dans la première partie on navigue au milieu de roseaux (ça c'est l'image la plus connue) mais dès qu'on quitte les îles artificielles des Uros on est sur une surface parsemée d'îles montagneuses plus ou moins grandes... mais il y en a partout : on n'a pas l'impression de quitter la terre en quelque sorte : il y a toujours une montagne proche.

Nous sommes maintenant au beau milieu des roseaux et observons la vie quotidienne sur cette partie du lac :

TITICACA roseaux

ramasseur de roseaux  TITICACA ramasseur de roseaux

pêcheurTITICACA pecheur

Petit malin !TITICACA ramasseur de roseaux

En route pour l'école TITICACA depart pour l'école

Nous approchons maintenant des Iles occupées par les Uros. Elles forment un archipel d'environ 40 îles créées de toute pièce à base de tortora, ce roseau qui pousse partout alentour.

En fait, les véritables UROS ont disparu depuis les années 50. Ceux qui occupent aujourd'hui ces îles et perpétuent les traditions  Uros sont les Indiens Aymaras de Puno et ils vivent essentiellement du tourisme.

Sans aller jusqu'à parler de parc d'attraction, ces gens reçoivent les touristes avec beaucoup de chaleur, de "professionnalisme" et nous offrent un véritable spectacle qui vaut bien le déplacement.

Il ne faut pas perdre de vue, en effet, que mis à part le côté festif (qui peut paraître convenu) ces indiens vivent véritablement sur ces iles fabriquées à partir de roseaux  et que leur mode de vie reste très précaire par rapport au nôtre. L'eau est captée sous la surface du lac, si j'ai bien compris la guide, et l'électricité par le solaire - pas partout -.

Les enfants vont à l'école à PUNO. Pendant notre visite nous avons vu une maman aider l'un d'entre eux à faire ses devoirs. 

Comme nous l'a précisé notre guide : "vous savez, ils ne rentrent pas dans une maison en dur à Puno tous les soirs, comme certains le croient".

LA PIECE PRINCIPALE (pour 6 personnes...)TITICACA CHAMBRE  LA CUISINE A L'EXTERIEURTITICACA cuisine

A notre arrivée, nous sommes accueillis (un bateau par île) par la femme du "chef", chaque île comptant plusieurs familles sous la gouvernance de l'un d'entre eux.

C'est lui qui à la charge de résoudre les problèmes qui peuvent survenir entre les familles sur ce petit bout de terre. Et savez-vous ce qui se passe, si le chef n'arrive pas à un compromis ? : eh bien, on coupe l'île et on sépare de ce fait les belligérants !!!

TITICACA-ARRIVEE.JPG

Nous sommes "pris en charge" rapidement par un groupe de femmes qui pendant plus d'une heure vont nous expliquer leur mode de vie.

En premier lieu, la femme du "chef" nous explique comment sont fabriquées ces iles flottantes (qui, contrairement à ce qu'on pourrait penser, ne se consomment pas !)

Pensez à la loupe sur l'image ...  

 

Voilà comment ces gens arrivent à construire - et à vivre - sur quelques morceaux de tourbe recouverts de roseaux dont le sol est souple comme un matelas d'eau et humide en permanence.

Je le sais : à moment donné je me suis mise à genoux sur le "sol" et j'en ai eu mon pantalon tout trempé.

Nous sommes toujours sur les îles artificielles avec les UROS.

La femme du Chef - c'est elle qui nous a dit qu'elle l'était -, nous présente un tapis qu'elle a réalisé elle même et nous décripte le motif :

"ici, c'est moi, dit-elle. Ca se sont nos maisons. Sur le bateau, mon mari et mon fils qui partent à la pêche, on voit le poisson chat. Et là, les trois symboles sacrés : le condor, le puma et le serpent."

TITICACA tapis

Elle nous présente ensuite les différents produits consommés sur les îles : les poissons (poisson chat, petite friture, etc), les canards, des oeufs etc... 

TITICACA poissons

Les fameux roseaux tortora sont également utilisés à d'autres fin que la construction des îles. Il suffit de les éplucher : la partie blanche est tendre et se mange (un peu comme nos coeurs de palmiers) et leur écorce a plein de vertus ... y compris celui de calmer le mal de tête nous dit la guide.

TITICACA roseaux frais

TITICACA roseaux frais

Nous sommes bon public ! et la bonne humeur de ces femmes est communicative !!

D'autres femmes se sont approchées de notre groupe : une, puis deux, l'écharpe autour de l'épaule alourdie d'on ne sait quoi.

En fait, elles vont nous mimer une scène de marché. La guide nous dit qu'entre les îles, le troc est chose courante. Alors, elles déballent toutes ce qu'elles ont à offrir et commencent les négociations .... quelquefois animées. C'est un moment de franche rigolade pour nous de les voir se disputer un oeuf ou des légumes ou observer l'une d'entre elles, pas contente du tout - c'est bien joué - parce qu'elle estime que la contrepartie qu'on lui propose n'est pas suffisante !!!! 

 La loupe sur l'image avec la souris !  

Ne soyez pas surpris si je vous dis que dès le simulacre de marché terminé, commence le véritable. Chaque femme maintenant déballe devant elle sur un tapis sa propre production artisanale.
Nous nous sommes tellement amusées pendant ces deux heures sur l'île et ses femmes ont tellement donné de leur personne qu'il serait malvenu de ne pas leur acheter quelque chose.

TITICACA mobile

La guide intervient toutefois car elle trouve que les prix demandés sont prohibitifs !!. "NE-GO-CIEZ nous rappelle-t-elle. Ca ne vaut pas plus de ...". Et c'est vrai que nous retrouverons les mêmes choses à PUNO ... et moins chères ... oui, mais c'est sans le spectacle !!
Avant de partir, la famille de notre île nous chante une chanson (à moins que ça ne soit un hymne ?) en péruvien puis en quechua. Une petite fille les a rejoints et danse devant elles.
TITICACA danse de depart

Puis, elles nous accompagnent jusque dans notre bateau.

TITICACA depart

Nous quittons l'île au moment où une autre fournée de touristes arrive. Les visites (qu'on ne peut faire en solo) sont contingentées et planifiées en amont. 

Et c'est une autre représentation qui va recommencer pour ces femmes .... C'est dur la vie sur les Iles !!!

Pas facile de marcher la-dessus !!TITICACA-BEBE.JPG

Partie du villageTITICACA-enfant.JPG
"Place" du villageTITICACA-vilage.JPG

Mirador (les tortoras empêchent toute visibilité )TITICACA-mirador.JPG

Détail d'une habitation (en tortora)TITICACA-maison.JPG

Bateaux (en tortora aussi)TITICACA-BATEAUX.JPG

 ILE DE TAQUILE 

Le ciel est vraiment très menaçant lorsque nous quittons les UROS. A tel point, qu'au bout d'une dizaine de minutes, on essuie un violent orage.

TAQUILE ORAGE

Notre frêle esquif (!) est balloté par les vagues (qui atteignent quelquefois 1 mètre sur le lac paraît-il !!. Je jette un oeil à l'arrière du bateau : ah ! oui, je les vois - les gilets ...).

On sort le TRAVEL et on en prend une giclée tous les 4 ... à titre préventif.

En plus, histoire de nous rassurer on constate :

1. qu'il n'y a pas "d'essuie glace" ou quelque chose de ce genre sur le pare brise

2. et aucune boussole dans le bateau

C'est donc le deuxième pilote, un gamin, qui sort pour essuyer le parebrise avec ses mains et guider le pilote entre les différentes formations rocheuses du lac pendant que le ciel lui tombe sur la tête !!!.

Certains d'entre nous ont cherché refuge dans le sommeil.

Notre navigation à vue durera près de 2 heures 30, jusqu'à ce que nous approchions de l'île de TAQUILE.

C'est bizarre à observer, bien qu'assez fréquent au Pérou, on peut avoir dans un court laps de temps, deux types de temps : là en l'occurrence un ciel très noir, puis bleu !. 

A l'approche de l'île, les nuages se déchirent et viennent confirmer ça !TAQUILE APRES L'ORAGE

La guide nous informe qu'il y a trois façons d'accéder au village :

- une rampe (compter 3/4 d'heure pour arriver au sommet)

- une volée de près de 500 marches (ou 600 ? sais plus, mais quand on aime on compte pas) qui permettent d'arriver plus vite.... Ca c'est pas sûr : lisez la suite !!

N'oubliez pas que nous sommes toujours à 3800 mètres d'altitude. Elle enchaîne en nous disant que deux touristes sont décédés dans l'effort (un japonais et une française de 70 ans !).

- C'est d'ailleurs la raison pour laquelle les habitants de l'île ont aménagé sur l'autre versant une autre rampe, moins difficile. Et en plus on peut s'arrêter chez les habitants à mi-hauteur.

TAQUILE LA GRIMPETTE

C'est, bien évidemment celle que nous prenons lorsque nous arrivons à TAQUILE.

Le premier geste de la guide (c'est devenu une habitude depuis que nous sommes en altitude) c'est de cueillir plusieurs brins d'une herbe très odorante (dont j'ai oublié le nom mais qui pousse partout), de nous la donner en nous recommandant de la mettre sous le nez et de la respirer. Ca calme les battements dans les tempes.

J'ai ramené en France celle que j'ai "sniffé" à TAQUILE et  aujourd'hui encore elle dégage une puissante odeur à la fois mentholée et poivrée.

TAQUILE J HERBE

TAQUILE N HERBE

Nous avançons lentement vers les premières maisons du village - à mi hauteur - où une famille nous attend pour le repas.  

Avant de poursuivre, je voudrais vous parler de l'organisation économique de cette Ile : il s'agit d'une communauté autogérée. Les habitants produisent leur propre nourriture et tissent leur propres vêtements.

Sur cette île, les femmes filent la laine en marchant et les hommes tricotent les bonnets, bas, gants et écharpes qui sont ensuite vendus aux nombreux touristes.

Nous avons d'ailleurs croisé plusieurs femmes qui filaient la laine avec leur fuseau alors qu'elles se dirigeaient vers le village. Il paraît qu'il s'agit de ne pas perdre son temps en vain lorsque l'on se déplace !! (on aurait le temps d'en faire des tapis, nous, dans les embouteillages !!!). On ne se comprend pas mais on se salue : et comme partout on constate que si vous souriez aux gens, ils vous sourient aussi. (essayez cela chez nous ... )

TRICOT

Le tissage est une forme de représentation du statut social : comme nous l'explique une dame, ce motif signifie que les parents étaient paysans (par exemple), cet autre que cette famille avait 3 enfants et ainsi de suite !. De plus, la couleur des chapeaux, la façon dont il sont portés a une signification : par exemple un chapeau blanc porté par un homme signifie qu'il est célibataire.

 TAQUILE CEINTURE 

Les habitants de l'ile de TAQUILE gèrent également toute l'activité touristique de façon à de pas nuire à leur propre mode de vie. C'est une île où il n'y a pas de routes, pas de voitures ou vélo, pas d'hôtel !!.

Ca peut paraître un rêve, mais les marches que nous n'avons pas voulu monter ou la rampe que nous avons choisie sont les seuls moyens d'accès qu'ont les iliens pour amener jusqu'à leurs demeures tout ce dont ils ont besoin et qui n'est pas produit sur place !!.

Ces "Taquillés" sont réputés pour leur extrême hospitalité. Un couple nous reçoit comme si nous faisions partie de la famille et nous installe dans un champ sous un abri de fortune avant de nous apporter notre repas : une assiette en forme de poisson dans laquelle il y a ... un poisson - qui frétille encore ou presque - et des pommes de terre.

Lorsque l'on voit leurs conditions de vie, on ne peut qu'être reconnaissants devant l'accueil chaleureux de ces gens.

TAQUILE BOLIVIE AU FOND

(A 1 cm à gauche du premier poteau on devine une montagne qui tombe dans la mer : c'est la frontière bolivienne) 

Assise sur le banc j'aperçois près de moi .... un colibri !!!. Je n'en n'avais jamais vu en vrai, en liberté. Ses ailes battent à toute vitesse et son long bec est planté dans un calice de fleur.

Je me saisis de mon appareil photo et m'avance à pas de loup... mais c'est drôlement rapide un colibri !, il disparaît. Un péruvien, qui a compris ce que j'essaye de faire, ne cessera, pendant tout le temps que nous passons dans cette famille, à faire le guet et à me signaler l'oiseau dès qu'il vient se poser près de nous.

Mais il est dit, qu'il ne sera que pour nos yeux : il a toujours était plus rapide que moi. Alors, pour m'ôter toute frustration, je l'ai "incrusté" sur le diaporama qui suit !!

J'ai pas eu le colibri mais j'ai eu les fleurs !

TAQUILE FLEUR

Après le repas, le monsieur qui nous a accueilli nous explique comment il lave la laine de ses moutons (il y a en effet sur l'île, outre les terrasses pré-incas plantées de maîs, de pommes de terre ..., des moutons, des vaches ... tout ça en complète liberté).

VachesTAQUILE VACHES MoutonsTAQUILE FILLETTE
Cultures en terrasseTAQUILE-ANDENNES.JPG MaïsCULTURES

Nous avons remarqué - et admiré - depuis le début de notre séjour,  la chevelure des péruviennes : elle est dense, brillante, d'un noir de geai !!

La femme qui nous reçoit nous explique qu'il existe une tradition au Pérou pour avoir une telle chevelure : il suffit de faire fermenter son urine pendant quelques jours puis d'en mettre sur les cheveux avant de se faire un shampoing, bien sûr.

Ruth, la guide que nous avons eue sur CUSCO et à qui nous rapportions cette coutume a ajouté qu'elle l'avait elle-même expérimentée après sa grossesse car elle perdait ses cheveux et que cela avait été très efficace.

Pourquoi pas, après tout. Mon père, qui était - entre autre - apiculteur, nous a toujours appris à nous badigeonner de notre urine en cas de piqüre d'abeille ... et ça marche. Dommage que ça tire des "beuh" de dégoût de la part de mes petits enfants aujourd'hui !

En guise de digestif, Y. et C. sont partis avec la guide à l'assaut du village, là-haut, loin, loin ...

TAQUILE-VILLAGE.JPG

En attendant leur retour, nous faisons une ballade à mi pente accompagnées  par deux adorables fillettes à qui leur mère nous à confiées pour nous ramener à l'embarcadère.

Malgré le barrage de la langue, on arrive à se présenter les unes et les autres (nous avons compris qu'il s'agissait de deux soeurs) ... et nous leur laissons toutes nos barrettes et chouchous  en regrettant de ne pas avoir pensé à en prendre spécialement pour les enfants que nous rencontrerions.

TAQUILE N FILLETTES

TAQUILE FILLETTES

Nous laissons nos deux petits guides pour remonter à bord de notre bateau. Le retour s'effectuera sans problème jusqu'à PUNO alors que le soleil se couche et qu'au loin, lorsque nous passons à leur hauteur, nous voyons une grosse fumée sur les îles des UROS (j'espère qu'il n'y a pas de dégâts ! - il paraît que c'est une coutume).

TAQUILE DEPART

Lorsque nous arrivons à l'hôtel, Da est toujours au lit dans l'attente de sa 3ème piqure, la 4ème est prévue pour demain matin et c'est donc sans elle que nous allons au restaurant.

Pendant notre repas, alors qu'une procession bat son plein, un violent orage avec grèle éclate à nouveau, chassant tous les touristes vers les porches !

REPAS-PUNO.JPG

14 avril 2013 7 14 /04 /avril /2013 10:53

AU PAYS DES VIGOGNES

Après un dernier petit déjeuner dans notre superbe hotel nous retrouvons Sylvio et notre Minibus. N’oublions pas le sympathique Maverick notre guide.

Nous quittons Aréquipa avec un regard – enfin ! – sur le superbe Misti !!. (je vous avais dit qu’on finirait par le voir !!).

EL MISTI

Il est tôt, donc il est noyé dans la brume, mais avouez qu'il est impressionnant avec son panache de nuages et ses 5825 mètres dont il semble fier !!. On se sent tout petits ... 

MISTI

Sur notre route – nous sommes le Dimanche de Pâques – nous constatons a nouveau combien la piété des Péruviens est grande (même si elle est mêlée à d'autres croyances plus ancestrales)  SORTIE AREQUIPA 1 

Il y a cette image, festive et il y a également cela (ci dessous) : on les appelle au Pérou, nous explique Maverick, "les villages jeunes", euphémisme qui cache la dure réalité des bidonvilles et malheureusement il y en a pas mal de part et d'autre de la route à la sortie d'Aréquipa.

Ces Pueblos Nuevos ont quelquefois plus de trente ans, et ressemblent à de vrais quartiers avec des rues et des maisons en dur. L'eau y est vendue épisodiquement par des camions citernes.

SORTIE AREQUIPA 2

>La vallée de Colca surprend par ses paysages entre canyons, montagnes arides, terrasses agricoles et petits villages.

SORTIE AREQUIPA 4

Plus haut, c'est le domaine de la Pampa Canahua, immense étendue désertique et réserve naturelle de la Vigogne.

Notez le nombre de véhicules (et notamment de camions) derrière nous. Pourtant nous ne sommes plus sur la PanAméricaine (à moins que ça ne soit un tronçon de liaison ?)

SUR LA ROUTE 2

L'herbe ci-dessous appelée ICHU est quasiment la seule végétation du coin. HERBE

Nous voici au royaume des vigognes. C'est une première pour chacun de nous !VIGOGNES

Interro surprise : connaissez vous la famille à laquelle appartiennent les vigognes ?

Nous avons eu un zéro pointé : ces graciles animaux appartiennent à la familles des camélidés.

Bon ! on te croit Maverick, mais esthétiquement rien à voir avec un chameau ou un dromadaire. Et notre surprise va grandissant lorsqu'il ajoute que les lamas et les alpagas en font également partie !!

On verra ces derniers plus tard. Pour l'instant revenons à la vigogne :

Ici, dans la réserve nationale de Salinas y aguada blanca (dominée par le volcan Chachani - admirez Sa Majesté, la tête dans les nuages), c'est un animal protégé.  VIGOGNES 1   VIGOGNES 3 Elles vivent et se reproduisent en liberté et passent la majeure partie de la  journée à se nourrir, réservant la nuit à la rumination.   

VIGOGNES 4

Les Incas - qui considéraient la vigogne comme un animal sacré - utilisaient leur laine pour fabriquer leurs tenues impériales. (leur toison permet de tisser une étoffe de très haute qualité procurant une excellente isolation au froid).

Aujourd'hui, ce tissu, qui ne peut être fabriqué que manuellement, est utilisé pour l'habillement de luxe (il est plus cher que l'alpaga). "Le cachemire semble rêche en comparaison du tissu obtenu, qui n'est pas teint pour préserver sa douceur".

La vidéo ci-dessous  (merci à l'auteur) montre la technique du chakoo, qu'utilisaient déjà les Incas pour capturer les vigognes afin de les tondre avant de les relâcher à l'état sauvage.

Les colonisateurs (c'est comme cela que la plupart des Péruviens que nous avons rencontrés appellent les conquistadors - et je les approuve !!) mêlèrent le sang des vigognes à celui des Incas, tout ça, parce qu'à La Cour de Madrid on "adôôôrait" cette nouvelle étoffe !.

drapeau-perou.jpg 

Simon Bolivar, - c'est lui qui fit ajouter cet animal sur le drapeau Péruvien, en haut à gauche de l'écusson - essaya en vain de le protéger.

A l'occasion de l'Exposition Universelle à Londres en 1851, une pièce de tissu en vigogne fut offerte à la Reine Victoria et les Européens l'adoptèrent immédiatement. 

(enfin, ceux qui en avaient les moyens ! je suppose) 

 

En 1994 -  alors que la population des vigognes était descendue à moins de 5000 individus - le gouvernement Péruvien décide de protéger la race et d'agir en faveur du repeuplement. 
La gestion des troupeaux est confiée aux paysans andins et le chaku est à nouveau autorisé - seulement tous les deux ans -.
  

Contrairement aux fois précédentes, je trouve la vidéo plus lisible sans agrandissement   

  Vous noterez, au passage, que je n'exagère pas lorsque je parle des problèmes d'altitude. Cette scène se déroule à près de 4000 Mètres d'altitude et manifestement la personne qui filme est très essoufflée !!

 

Après cette halte fort agréable au pays des Vigognes nous remontons dans le minibus et rapidement nous abandonnons la route goudronnée pour nous engager pendant pas mal de kilomètres d'ailleurs sur ce type de revêtement ! 

Le ciel est d'une beauté à couper le souffle (ha ! ha ! ha !) et les volcans tranchent avec l’immense plateau désertique.   

CHEMIN VERS LE COL

Ces maisons ont été abandonnées par les paysans (j'ai cru qu'elles avaient été détruites par un tremblement de terre)

CHEMIN VERS COL

Nous faisons ensuite halte à Vizcazchani, un carrefour routier  à près de 4800 mètres d'altitude. Nous ne sommes pas seuls d'ailleurs : tous les touristes font une halte - obligée et bienvenue - à cet endroit pour boire une tasse de maté de coca sur la place devant un petit "restaurant" et reprendre leur respiration.

L'air est rare à cette altitude : tous les minibus sont équipés d'une bouteille d'oxygène, au cas où ...  

COL DE PATA PAMPA

et pourtant des familles vivent là ou à proximité en essayant de vendre leur production artisanale aux touristes.

L'une d'elles, à qui D. achète une nappe, porte dans l'espèce d'écharpe colorée autour de ses épaules, un bébé d'une semaine nous dira-t-elle.

C'est sûr, ces gens là n'ont pas les mêmes poumons que nous !!  

COL DE PATA PAMPA 1

COL DE PATA PAMPA

Ne quittons pas ce lieu sans saluer cette adorable petite fille, soeur du bébé évoqué ci-dessus - et qui grignotte des biscuits que je viens de lui offrir. (elle a bien essayé de me dire son prénom, mais je ne l'ai pas compris ...)

 

COL DE PATA PAMPA FILLETTE 

 

AU PAYS DES LAMAS ET DES ALPAGAS

Après notre halte à Vizcachani, nous reprenons notre route vers le  col de Patapampa, toujours cernés par ce décor lunaire où vivent lamas et alpagas.

La route, très abimée par les conditons climatiques qui règnent à cette altitude, longe maintenant les salines et de part et d'autre il y a d'immenses troupeaux. 

salines

Nous nous arrêtons auprès de l'un d'entre eux et discutons un moment avec le gardien (Maverick nous dit qu'il faut lui donner quelques soles, ce qu'on fera bien volontiers d'ailleurs). Il nous explique que la viande de lama ne se consomme pas vraiment : ce sont essentiellement des bêtes de bât.

Par contre l'alpaga est élevé pour sa laine et sa chair.

TROUPEAU-D-ALPAGAS.JPG

Je ne vais pas faire preuve d'une sensiblerie déplacée, mais je veux rendre hommage à cette adorable petite bête qui ressemble à une peluche, qui est très familière, qui vient vers vous spontanément sans aucune crainte et que les enfants promènent en laisse.

CALIN ALPAGA

  FAMILLE-ALPAGA.JPG

 BEBE-ALPAGA.JPG

n'oubliez pas la loupe sur l'image avec la souris ! 

 

On en prend plein les mirettes mais il faut poursuivre notre route. Notre ascension continue pour culminer à 4910 m au "Mirador des Andes" d'où l'on a une vue spectaculaire sur la "ceinture volcanique du Sud du Pérou".

MIRADOR DES ANDES 4910 M

Mais l'altitude aura rapidement raison de nous. Ses effets mettent l'organisme à rude épreuve. Même les plus endurcis sont "tétanisés" sur place !

mirador-des-andes.JPG

Que ressent-on à cette altitude ? : et, bien pour nous, pauvres provençaux habitués à vivre au niveau de la mer, on a la tête qui tourne, on ne trouve pas sa respiration, on a les jambes coupées, on ressent une grande lassitude et toute activité autour de nous semble se dérouler comme un film au ralenti !!. Je n'avais jamais ressenti ça de ma vie !!

Le ciel était très menaçant : mes compagnons n'ont pu voir depuis ce Mirador (comme l'annonçait le programme !), la Cordillère centrale des Andes et ses différents sommets dont le Nevado Ampato où fut découverte la momie Juanita .

Quant à moi, peu importe le temps : même s'il avait fait grand bleu, je n'aurais pas pu rester plus que les quelques courtes minutes que j'ai passées à l'extérieur du minibus !! 

Allez, pour se redonner la "pêche" on  refait un petit câlin à mon ami, le mignon alpaga. calin alpaga

Et en prime, voici celui qu'on appelle le (ou la, nous n'avons pas été présentés !) VISCACHE, une espèce de croisement entre un lapin et un écureuil  - de la famille des chinchillas - qui vit là, au milieu de nulle part, et qui se confond avec les rochers.

viscache

Et pour terminer, un bel article sur les animaux des Andes   (il est au format PDF et nécessite Adobe Reader, à télécharger gratuitement , le cas échéant).

Vous y verrez notamment de belles photos sur le déroulement d'une battue aux vigognes (chaku)

 

CHIVAY

Après notre halte au Mirador des Andes, nous arrivons au belvédère de CHIVAY d'où nous avons un point de vue  superbe sur la ville, les terrasses de culture pré-incas et le sommet des montagnes enneigées au loin.

C'est vraiment une vue saisissante après les paysages arides que nous venons de traverser.

BELVEDERE--DE-CHIVAY.JPG

BELVEDERE DE CHIVAY

Des locaux profitent de ce "point de vue" pour proposer leurs produits et nous offrir un charmant spectacle que l'on pourrait intituler "la têtée du dernier né" !!!

Quand je vous dis que cet animal est adorable !!. On a envie de l'adopter tout de suite, de le cacher dans une valise et de le ramener à la maison !! (mais non, je plaisante : il est bien où il est. Je lui souhaite un longue vie !)

Autre chose avant de l'oublier ! : je n'en ai pas eu l'occasion tout à l'heure au Mirador des Andes  puisque je n'ai pu tenir plus de quelques secondes à l'extérieur, mais mon oeil avait enregistré de nombreux monticules de pierres qui donnaient au lieu cet aspect lunaire évoqué dans notre programme.

On les retrouve ici : notez les à l'arrière de la charmante dame péruvienne.

APACHATAS.JPG

Ces monticules s'appellent des  "apachatas" : ils étaient, à l'origine, dressés par les Incas pour demander la protection des Apus (les dieux de la montagne).

Aujourd'hui, il y en a des milliers : certains sont vieux de 500 ans, d'autres sont plus récents et réalisés par la population locale.

Nombreux sont ceux également érigés par les touristes car la légende veut que si l'on fait un voeu en le construisant il se réalisera ! 

Nous arrivons maintenant à Chivay, "capitale" de la vallée du Colca. Il s'agit d'un gros village typique aux maisons basses et aux rues en terre, niché - à près de 3700 mètres tout de même - au creux de la vallée et dominé par des montagnes très imposantes.

L'entrée de la ville se fait par une grande "porte" au-delà de laquelle, notre minibus doit s'acquitter d'un droit de péage pour accéder au parc du Canyon de Colca.

CHIVAY

Nous nous arrêtons dans un restaurant à l'extérieur duquel est attaché par sa laisse un petit caniche. Attendez .... à bien y regarder, c'est encore un alpaga ... ici cela semble être la même chose (en tout cas au niveau de la domestication de certains d'entre eux). J'espère simplement que ceux-là ne finissent pas à la casserole ...

A bien y regarder encore, et pris sous cet angle, c'est vrai qu'il y a une certaine ressemblance avec le dromadaire !!!, autant pour moi, Maverick.

alpaga-en-laisse.JPGA l'intérieur, un superbe  buffet de plats péruviens trône au centre de la salle. Le restaurant semble être l'étape de beaucoup de groupes.

 buffet

Un joueur de flûte andine à qui j'achèterai son CD accompagnera agréablement tout le repas. 

restaurant-chivay.JPG

Nous croisons une grande famille bolivienne (parents, enfants et grands parents) dans laquelle le plus jeune d'entre eux est très affecté par l'altitude. Ses parents l'entourent, lui frictionnent les épaules. Lui, est très abattu, la tête entre ses mains,  au dessus de la tasse de maté de coca qu'on lui a amenée. Je m'adresse (enfin ! j'attire son attention) à celui qui me semble être le plus âgé et lui montre l'ordonnance que m'avait délivrée mon toubib avant de partir : manifestement, il connaît le produit prescrit car il me demande si je peux lui en donner. Je lui en donne 4 en attirant son attention sur la dose à ne pas dépasser. (moi, ça n'a pas complètement fait disparaître les effets mais ça me permet, pour l'instant de poursuivre l'aventure tant bien que mal).
En fait, je n'irai pas plus loin que l'hôtel.
Je laisse les autres partir avec Maverick pour "La Calera" station thermale aux sources chaudes où l'on peut se baigner. (Ces eaux sont chargées en soufre et en fer et aident au traitement de maladies comme les rhumatismes et l’arthrite)  
A la source de la rivière Colca, l'eau jaillit de terre  à près de 38° et c'est un moment de détente très apprécié que mes compagnons de voyage partagent, dans la piscine,  avec des enfants du coin.

LA CALERA PISCINE

N. pense qu'une séance de massage lui fera oublier l'altitude qui la chahute pas mal. Là voilà à la sortie.

la calera massages

petite chapelle à côté de la salle de massage 

LA CALERA TABLE DE MASSAGE

 
CANYON DE COLCA  MIRODOR CRUZ DEL CONDOR

Ce matin nous démarrons tôt : 6 heures !!. C'est dur la vie de touriste !!  Mais c'est le prix à payer si nous voulons voir les condors, puisqu'ils profitent mieux des courants ascendants nous a-t-on dit ....

 

hotel--chivay.JPGpozodelcielo-chivay.jpgDe toute façon nous quittons l'hôtel sans regret dès le petit déjeuner terminé. Pas à cause de l'hôtel qui était irréprochable comme tous les autres, je le précise tout de suite (admirez son architecture !) 

mais parce que N. et moi avons été malades toute la nuit et que nous étions contentes de quitter notre chambre ... no comment !!.

Le petit déjeuner est assez cahotique : on est habitués aux buffets et là, la serveuse nous amène un par un chacun des plats et des boissons que nous avons choisis !!.

En ce qui me concerne, je vais directement à la cuisine demander un jus de citron qu'on me confectionne avec ces mini citrons verts dont le goût est très puissant (je n'ai jamais bu un jus de citron aussi tonique ! une vrai bombe. Mais, bon, peut-être que ça calmera mes nausées !!)  

Dès la sortie de CHIVAY, le minibus s'engage sur une route complètement défoncée, mi-terre, mi-goudron pleine de nids de poule. Sylvio accomplit des prouesses pour ne pas trop nous secouer.

Mais nous oublions très rapidement l'inconfort de la route, captivés que nous sommes par le spectacle des montagnes qui s'ouvrent devant nous et la profondeur du Canyon que nous longeons et au fond (3400 m au plus profond) duquel coule la rivière Colca. 

CANYON DE COLCA RIVIERE

Ce Canyon est très impressionnant, tant par la beauté de ses paysages que par les couleurs des montagnes, du ciel, des champs !!. Nous laissons derrière nous des petits villages (dans lesquels nous nous arrêterons au retour : à suivre au prochain article).

Donc, les yeux grands ouverts, nous filons non stop sur la Cruz del Condor "site d’observation privilégié où la probabilité de voir les condors se donner en spectacle est très élevée. En effet, des familles de condors andins habitent les parois rocheuses" disait notre programme.

Je ne vous parle plus de notre mal-être à la descente du minibus (vous devez commencer à en avoir assez !) mais nous avançons comme des petits vieux jusqu'au Mirador.

 On s'installe, comme au spectacle ... et on attend. En discutant avec une famille française de Lyon dont le camping-car est garé plus haut : le papa, la maman (entre 30 et 35 ans), une petite fille d'un an et demi et un garçon de 12 ans.

C'est le garçon qui, tout content semble-t-il de pouvoir parler avec des français nous raconte qu'ils sont partis depuis plus de 6 mois. Ils sont arrivés à RIO DE JANEIRO, ont acheté le camping-car, sont descendus jusqu'à USHUAIA et remontent vers la Bolivie avant de retourner en France. Il nous précise qu'ils ont déjà revendu le camping-car à leur dernière étape.

Malgré ses 12 ans, il y a beaucoup de maturité dans son récit et nous l'écoutons avec intérêt et  curiosité. Manifestement, ce voyage sera une page très importante et très riche d'enseignement pour lui !!!.

Nous avons beaucoup de chance : l'oiseau sacré des Incas et avant eux des Nazcas (souvenez-vous, il y a un géoglyphe représentant un condor, nous l'avons vu lorsque nous avons survolé les lignes ) fait majestueusement son entrée.

Et nous observons le ballet de ces rapaces, dont l'envergure peut atteindre 3,20 mètres,  avec les mêmes yeux que le gamin avec qui nous discutions !!.

Ils sont haut dans le ciel, nous n'avons pas de jumelles (ne pas les oublier si vous y allez !), mais on les distingue quand même très bien : on les voit planer (ils ne battent pas des ailes), tourner, s'élever et revenir vers nous.

  N'oubliez pas la loupe !

 

La remontée vers le minibus (+ ou moins 100 m de dénivellé) met nos poumons à rude épreuve.

Mais le spectacle en valait la peine. Beaucoup sont venus, ont attendu ... et n'ont rien vu.

MIRADOR.JPG

Sur le chemin du retour vers CHIVAY, nous prenons enfin le temps d'admirer le paysage fantastique, unique,  qui nous entoure et nous submerge.

Le Canyon de Colca avec une profondeur de 3400 m  est le deuxième canyon le plus profond du monde après le Canyon de Cotahuasi (pas très loin de là).

Au fond coule la rivière Colca et tout autour se trouvent de très hauts volcans (plus de 6500 m)

"Colca" en Quecha signifie "grenier". Et cette appellation prend ici toute sa signification.  Près de 8.000 hectares de terrasses (appelées andennes), suivent harmonieusement les courbes naturelles des montagnes. 

canyon---de---colca.JPG 

CANYON DE COLCA VERS MACA

Ces terrasses remontent à la civilisation des Indiens Colluhas, - début du 11ème siècle - antérieure donc à celle des Incas.  Et,  manifestement ils maitrisaient parfaitement cet art, puisque ces dernières sont encore là, intactes et dignes de toute notre admiration !!.

Les Incas s'en servaient, aussi, pour contrôler l'érosion des montagnes sur les sites où ils ont construit des centres cérémoniels (Machu Picchu par exemple, qu'on visitera plus tard).

 Aujourd'hui les habitants du coin, essentiellement des agriculteurs qui vivent là dans une dizaine de petits villages éparpillés tout au long de la vallée,  occupent cette zone très fertile et cultivent la pomme de terre, le maïs, les fèves, la luzerne, le blé et l’orge.  .   

CANYON DE COLCA SUR LA ROUTE DE MACA

Notre première halte dans l'un de ces petits villages est MACA. C'est un village situé au pied du Volcan Sabancaya et de la montagne Hualca-Hualca, à  l’ouest de Chivay.

Nous visitons l'Eglise de Santa Ana de Maca, une belle église coloniale avec une façade blanche dotée d'arcades et 2 clochers : à l’intérieur on peut admirer de beaux autels baroques, le tabernacle et une image du Christ crucifié qui date du 16ème siècle.

CANYON DE COLCA EGLISE DE MACA

Maca a  été très touchée au début des années 1990 par un puissant tremblement de terre qui a notamment gravement endommagé l'église que les habitants ont, depuis, restaurée. (j'ai emprunté la photo de l'église après le tremblement de terre à Internet - merci à l'auteur)

EGLISE-DE-MACA-APRES-LE-TREMBLEMENT-DE-TERRE.jpg

Près de cette église, nous sommes intrigués par cette scène : en fait il s'agit d'un  aigle captif, domestiqué par les villageois.

Canyon de Colca devant église MACA

Tous les villages du Canyon ont été construits par les conquistadors (qui utilisaient la main d'oeuvre locale). C'est ce qui expliqe l'ambiance coloniale qui y règne aussi bien dans l'architecture des églises que dans les coutumes des gens !

maca-chevaux.JPG

YANQUE est le deuxième village dans lequel nous ferons une halte. 

Là aussi trône, sur la place principale, une superbe église, pur exemple du baroque métisse : l'Eglise de la Inmaculada Concepcion.

CANYON DE COLCA YANKE FACE EGLISE

Elle possède une série de retables néoclassiques polychromes

yanke----eglise.JPG

yanke-eglise.JPG

Ce qui retient notre attention aussi, à l'extérieur, ce sont les sommets enneigés que l'on peut voir au loin (pas si loin que ça en définitive)

CANYON DE COLCA YANKE GLACIERS

et ce batiment insolite qui annonce fièrement "venta de CD, CED, MP3, MPEG4".

 CANYON DE COLCA YANQUE VENTA DE CD

 

Nous quittons à présent - et à regret - le Canyon de Colca et ses merveilleux paysages et poursuivons notre route jusqu'à PUNO via Vizcachani où nous ferons à nouveau une pause casse croûte.

Au passage, nous faisons halte à la Lagunilla Sacakini à 4450 mètres, habitat naturel de flamants roses.

LAGUNILLA SACAKANI

flamants roses

Nous savons que nous avons près de 7 heures de trajet. Donc chacun s'installe confortablement dans le minibus.

En ce qui me concerne, j'ai fui mon mal des montagnes en dormant à l'arrière du minibus jusqu'à PUNO, où - Merci, merci Maverick -,  un Médecin m'attendait.

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